Paris et Alger entament des négociations sur l'immigration et l'accord de 1968
- cfda47
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Le ministre français de l'Intérieur Laurent Nuñez a confirmé l'ouverture de discussions techniques avec l'Algérie portant sur les expulsions et la révision de l'accord historique régissant la circulation des Algériens vers la France. Une approche qui tranche avec la ligne dure de son prédécesseur.
Laurent Nuñez mise sur le dialogue. Dans un entretien accordé au Journal du Dimanche, le ministre de l'Intérieur a levé le voile sur l'état des relations bilatérales entre Paris et Alger en matière migratoire. Après des mois de tensions, les deux capitales ont renoué le contact et explorent désormais des pistes concrètes pour débloquer plusieurs dossiers épineux, à commencer par celui des reconduites à la frontière.
Le ministre a révélé qu'une délégation de son ministère s'est rendue en Algérie la semaine dernière pour préparer une visite qu'il effectuera lui-même prochainement, et ce, dans le but de rétablir “un flux régulier et pérenne” d'expulsions, et non plus traiter ces situations au cas par cas. Nuñez insiste sur le fait qu'il ne s'agit pas de gérer des dossiers individuels, mais bien de retrouver “une situation normale et encadrée”. Pour l'instant, Alger n'a pas encore repris les retours de ses ressortissants frappés d'une mesure d'éloignement, mais les discussions sont, selon lui, entrées dans une phase technique et opérationnelle.
En parallèle, Paris a engagé une révision de l'accord franco-algérien de 1968, qui régit depuis plus d'un demi-siècle la circulation et l'installation des Algériens en France. Ce texte, régulièrement pointé du doigt par la droite et l'extrême droite françaises, avait fait l'objet d'un vote symbolique à l'Assemblée nationale fin octobre dernier, les députés réclamant son abrogation. Le Premier ministre Sébastien Lecornu avait alors tempéré, privilégiant l'option d'une renégociation plutôt qu'une rupture brutale. C'est cette voie que suit aujourd'hui Nuñez, qui espère aboutir à “des positions communes sur l'ensemble des sujets liés à la mobilité et à l'immigration”.
Le ton employé par le ministre contraste nettement avec celui de Bruno Retailleau, son prédécesseur, connu pour ses positions intransigeantes sur l'immigration. Nuñez revendique une approche qu'il qualifie de “ferme dans le dialogue”, affirmant que la France discute avec l'Algérie “de manière exigeante, mais dans le respect mutuel”. Il assume pleinement la dimension sécuritaire des exigences françaises, mais souligne qu'elle n'est pas incompatible avec le respect entre États.
Le ministre se montre optimiste quant à l'issue de ces discussions. “Ce dossier doit se régler dans les semaines qui viennent, et j'en suis convaincu”, a-t-il déclaré. Reste à voir si Alger partagera ce calendrier et si les deux parties parviendront effectivement à surmonter les blocages qui ont marqué leurs relations ces derniers mois.
Sophie K.



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