“Terrorisme routier” : une formule qui frappe
- cfda47
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Le président Abdelmadjid Tebboune a annoncé, ce 2 novembre 2025, une refonte radicale du Code de la route algérien. Plus de cinquante nouvelles mesures sont en cours d’adoption, dont l’une des plus marquantes : l’instauration de contrôles médicaux périodiques pour les conducteurs. Derrière cette réforme, une rhétorique choc : celle du “terrorisme routier”.
Le président Abdelmadjid Tebboune a bien annoncé plus de 50 nouvelles mesures dans le Code de la route algérien, notamment l’instauration de contrôles médicaux périodiques pour les conducteurs. Ces réformes visent à lutter contre le “terrorisme routier” et à renforcer la sécurité sur les routes.
Quand la route devient un espace médicalisé
L’État algérien choisit de médicaliser l’acte de conduire. Chaque citoyen détenteur d’un permis devra désormais prouver, à intervalles réguliers, son aptitude physique et mentale à prendre le volant. Une mesure qui soulève des questions : quels critères médicaux ? Quelle fréquence ? Et surtout, quelle protection contre les abus ou les discriminations ?
Sécurité ou contrôle ?
Le discours officiel invoque la sécurité. Mais à quel prix ? En désignant les accidents de la route comme une forme de “terrorisme”, le pouvoir opère un glissement sémantique inquiétant. La route devient un champ de guerre, le conducteur un suspect potentiel, et le contrôle médical un outil de tri.
Responsabilisation ou culpabilisation ?
Le président Tebboune appelle à une responsabilisation collective : auto-écoles, familles, institutions. Mais cette réforme semble surtout renforcer la verticalité du pouvoir. Le citoyen n’est pas invité à co-construire une culture de la route, mais à se soumettre à un protocole étatique.
Pour une route de conscience
Face à cette réforme, nous appelons à une mobilisation éditoriale et citoyenne. Oui à la sécurité. Oui à la prévention. Mais non à la stigmatisation médicale. La route est un espace de vie, pas un couloir de tri. Il est temps de penser une “route de conscience”, fondée sur l’éducation, la solidarité et la dignité.
Yacine M



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