150 médias se mobilisent pour dénoncer les attaques contre les journalistes palestiniens
- cfda47
- il y a 2 minutes
- 2 min de lecture

Ce lundi 1er septembre, plus de 150 médias répartis dans cinquante pays lancent une action coordonnée pour dénoncer les violences subies par les journalistes palestiniens. L'initiative, pilotée par Reporters sans frontières et le mouvement Avaaz, entend alerter l'opinion publique sur les attaques répétées contre la presse à Gaza.
Fin août, l'actualité tragique s'est encore alourdie avec la mort de cinq journalistes dans une frappe sur le complexe médical al-Nasser, au centre de Gaza. Reuters, Associated Press... les victimes travaillaient pour des médias reconnus internationalement. Quinze jours plus tôt, c'est Anas al-Sharif, correspondant d'Al Jazeera, qui perdait la vie avec cinq autres reporters dans des bombardements nocturnes.
Ces morts récentes s'ajoutent à un bilan effroyable. Reporters sans frontières recense 210 journalistes tués depuis le début des opérations militaires israéliennes, il y a près de deux ans. Sur ce total, 56 auraient été délibérément pris pour cible ou tués en plein travail. Du jamais vu pour un conflit contemporain.
Comment expliquer une telle hécatombe ? Les témoignages convergent : Gaza s'est transformée en zone interdite pour la presse internationale. Impossible d'y accéder librement, impossible de couvrir les événements de manière indépendante. Seuls les journalistes locaux continuent d'informer, au péril de leur vie. Ils deviennent, par la force des choses, les seuls témoins directs d'une réalité que le monde peine à saisir dans sa globalité.
L'action du 1er septembre vise précisément à briser cet isolement. Bannières de solidarité sur les sites web, articles dédiés, prises de position éditoriales... chaque média participant choisit sa forme d'engagement. L'objectif reste le même : rendre visible ce qui se passe réellement sur le terrain.
RSF et Avaaz ne partent pas de zéro. En juin dernier, une première pétition avait rassemblé plus de 200 signatures de médias et d'organisations réclamant l'ouverture de Gaza à la presse étrangère. Réponse des autorités israéliennes : le silence radio. D'où cette montée en puissance avec une mobilisation d'ampleur inédite.
Les organisateurs entendent faire pression sur les gouvernements pour obtenir l'évacuation des journalistes en danger et garantir un accès sécurisé aux correspondants internationaux. Deux revendications qui se heurtent pour l'instant à un mur.
Cette campagne révèle aussi les mutations du journalisme contemporain. Fini le temps où les rédactions se contentaient de couvrir l'actualité en spectateur. Ici, elles deviennent actrices, militantes même, de leur propre cause. Un glissement qui ne va pas sans questionnements sur l'indépendance et la neutralité journalistiques. Mais face à l'urgence, ces considérations passent au second plan. L'organisation mise sur l'effet de masse pour faire bouger les lignes diplomatiques.
La Rédaction
Commentaires