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Accord de 1968 : un rapport explosif menace les relations franco-algériennes

  • cfda47
  • il y a 4 heures
  • 3 min de lecture

Les relations entre la France et l’Algérie pourraient entrer dans une nouvelle phase avec la prochaine publication d’un rapport parlementaire consacré à l’accord bilatéral de 1968, qui définit les conditions de séjour des ressortissants algériens en France. Attendu début juillet 2025, ce document vise à analyser l’impact budgétaire de cet accord, qui confère aux Algériens un statut dérogatoire en matière de circulation, résidence et regroupement familial.


La publication imminente du rapport parlementaire sur l’accord de 1968 suscite déjà des réactions divergentes parmi les responsables politiques en France et en Algérie. Ce document, qui vise à analyser les impacts économiques et sécuritaires de cet accord, est perçu comme un enjeu stratégique pouvant influencer les discussions bilatérales.


Un accord historique sous pression

Signé en 1968, six ans après l’indépendance de l’Algérie, cet accord a été établi pour maintenir une continuité dans les relations humaines et économiques entre les deux nations. Il confère aux ressortissants algériens des conditions privilégiées par rapport aux citoyens d’autres pays, notamment en matière de titre de séjour et de regroupement familial.


Toutefois, cet accord fait l’objet de critiques croissantes, en particulier de la part de certains courants politiques en France, notamment la droite et l’extrême-droite, qui le jugent trop favorable aux Algériens. En 2023, l’ancien ambassadeur de France à Alger, Xavier Driencourt, avait proposé son abrogation, tout en reconnaissant que cela risquerait de provoquer une rupture diplomatique entre Paris et Alger.


Un rapport aux implications incertaines

Rédigé par les députés Mathieu Lefèvre et Charles Rodwell, ce rapport examine les répercussions économiques de l’accord de 1968, notamment en ce qui concerne les dépenses sociales et sanitaires liées à la présence des ressortissants algériens en France. Le député Rodwell a également soulevé des préoccupations en matière de sécurité, évoquant la situation de certains Algériens expulsables mais toujours présents sur le territoire français.


Si les auteurs du rapport assurent vouloir "éclairer le débat", plusieurs observateurs craignent que sa publication ne ravive les tensions diplomatiques et ne contribue à alimenter des discours stigmatisants à l’égard de la communauté algérienne en France.


Du côté français, certains députés de droite et d’extrême-droite plaident pour une révision profonde de l’accord, voire son abrogation, estimant qu’il représente une exception juridique inadaptée aux réalités migratoires actuelles. À l’inverse, des voix du gouvernement et de la gauche défendent le maintien de cet accord, soulignant son importance historique et diplomatique dans les relations franco-algériennes.


Le ministère de l’Intérieur suit de près ce rapport, en raison de ses implications sur la politique migratoire et les discussions en cours sur les titres de séjour et les expulsions de ressortissants algériens.


À Alger, le gouvernement observe avec une certaine inquiétude l’évolution du débat en France. La possible remise en cause de l’accord de 1968 est perçue comme un signal politique fort, pouvant affecter les liens entre les deux pays. Certains responsables algériens dénoncent une tentative de stigmatisation de la communauté algérienne en France et alertent sur les répercussions que cela pourrait avoir sur la coopération bilatérale.


Le ministère des Affaires étrangères algérien pourrait réagir officiellement après la publication du rapport, notamment si des propositions concrètes émergent pour une révision ou une suppression de l’accord.


Une crise diplomatique déjà fragilisée

Si ce rapport ne constitue pas une décision législative immédiate, il pourrait néanmoins orienter le débat public et influencer les politiques migratoires dans les mois à venir. Les échanges diplomatiques entre Paris et Alger seront sans doute marqués par ce dossier, qui s’inscrit dans un climat déjà tendu entre les deux pays.


Les tensions entre Paris et Alger se sont accentuées depuis juillet 2024, marquées par une série de différends politiques et symboliques. Dans ce contexte, le gouvernement algérien porte une attention particulière à la question de l’accord de 1968, un sujet sensible pour une opinion publique fortement préoccupée par les enjeux migratoires et les perceptions d’injustice dans les relations avec l’ancienne puissance coloniale.


La publication imminente de ce rapport parlementaire pourrait ainsi devenir un nouveau point de friction diplomatique, susceptible d’influencer les négociations sur la coopération bilatérale et de peser sur les discussions liées aux politiques migratoires entre les deux pays.


La rédaction




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