Après trois mois de mobilisation intense, marqués par des tensions et des pressions, le Collectif Autonome des Médecins Résidents Algériens (CAMRA) a annoncé, dans un communiqué daté du 9 mars 2025, la suspension temporaire de la grève. Cette décision vise à donner un nouveau souffle au mouvement en réorganisant les actions à venir tout en garantissant une meilleure coordination nationale.
Le CAMRA a tenu à exprimer sa reconnaissance envers l’ensemble des médecins résidents qui ont maintenu leur engagement malgré les difficultés rencontrées. « Pressions, menaces et répression n’ont pas entamé la détermination des résidents à défendre leurs droits et leur avenir professionnel », souligne le bureau du collectif. Cependant, les divergences organisationnelles entre les différentes wilayas ont représenté un frein à l’évolution harmonieuse du mouvement, nécessitant une refonte stratégique.
La décision de suspendre la grève, avec une reprise des activités hospitalières et pédagogiques dès le 16 mars 2025, ne signifie en aucun cas un abandon des revendications. Le mouvement se poursuivra sous d’autres formes, notamment par l’organisation de sit-in programmés dans les hôpitaux et les facultés de médecine. Par ailleurs, le bureau du CAMRA s’engage à intensifier le dialogue avec le ministère de la Santé à travers des écrits officiels portant les revendications des résidents.
Parmi les priorités annoncées figure l’officialisation du CAMRA en tant qu’entité représentative légitime des médecins résidents. Pour ce faire, une collecte de signatures sera organisée en vue de la reconnaissance officielle du bureau, ainsi que le lancement des procédures administratives nécessaires.
Une autre initiative phare consistera en la création d’une plateforme électronique dédiée à l’adhésion des résidents et à la reformulation des revendications. Une attention particulière sera accordée aux préoccupations des résidents en pré-DEMS, notamment sur l’augmentation des primes de service civil et d’autres propositions liées aux conditions de travail et de formation.
Conscient de l’importance d’une mobilisation collective, le CAMRA prévoit de renforcer la coordination avec d’autres facultés de médecine afin de structurer et unifier les actions futures. Le collectif ambitionne également de collaborer avec les syndicats des médecins généralistes et spécialistes ainsi qu’avec le Syndicat National des Enseignants-Chercheurs Hospitalo-Universitaires (SNECHU) pour synchroniser les prochains mouvements de grève et consolider les revendications communes.
Malgré cette trêve, le Bureau de la Wilaya d’Oran appelle les résidents à rester vigilants, mobilisés et solidaires pour continuer à défendre leurs droits et améliorer leurs conditions de travail et de formation. « Ensemble, nous sommes plus forts ! », conclut le communiqué du CAMRA, réaffirmant ainsi la détermination des médecins résidents à poursuivre leur lutte.
Si le retour aux activités hospitalières et pédagogiques marque une pause dans la grève, il ne signifie pas une reddition. Le collectif mise désormais sur des actions stratégiques et une meilleure structuration pour maintenir la pression sur les autorités. La reconnaissance officielle du CAMRA, la création d’une plateforme numérique et la coordination avec d’autres syndicats médicaux s’inscrivent dans cette volonté de construire un mouvement plus organisé et durable.
L’avenir du combat des médecins résidents dépendra de la capacité du collectif à maintenir cette dynamique et à imposer un dialogue efficace avec le ministère. Reste à savoir si ces nouvelles stratégies permettront d’obtenir des avancées concrètes sur les revendications portées depuis plusieurs mois.
Tania aksel
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