L’adage “On est mieux servi que par soi-même” semble être le credo des représentants au parlement algérien, qui, en quête de plus d’indemnités et d’avantages, semblent oublier l’intérêt général. Lorsque ces élus sollicitent une revalorisation de leurs indemnités, cela est perçu comme un acte d’auto-enrichissement, contrastant fortement avec les préoccupations et les besoins pressants de la population qu’ils sont censés servir.
“Sitôt dit, sitôt ficelé !” Ainsi pourrait-on décrire l’efficacité avec laquelle le bureau de l’Assemblée nationale a traité et transmis le dossier à la commission des affaires juridiques et des libertés, après des délibérations confidentielles.
Récemment, ces mêmes députés ont bénéficié de réajustements sur les frais de téléphone et de transport, ainsi que de crédits sans intérêts pour l’acquisition de véhicules. Aujourd’hui, leur appétit semble insatiable, réclamant davantage d’indemnités, des crédits immobiliers et d’autres privilèges.
Ces députés, issus des élections législatives de juin 2021, sont au nombre de 407. Ils ont été élus dans un contexte de faible mobilisation électorale, avec seulement 23 % de participation. Le FLN s’est imposé en tête, sans pour autant obtenir la majorité, avec 105 sièges, soit 25,8 % des voix.
Fait unique au monde, la deuxième force politique de l’Assemblée Nationale Algérienne est constituée de députés dits « indépendants », qui détiennent 78 sièges, représentant 19,16 % des votes. Les autres partis politiques se répartissent les sièges restants.
Dans une tournure des événements qui n’a surpris personne, à l’exception du MSP, les partis d’opposition ont choisi de s’abstenir des élections post-Hirak, pour des motifs largement compris par le public.
L’absence de majorité claire parmi les partis élus aurait normalement suscité des négociations pour former une coalition gouvernementale. Cependant, cette absence de majorité n’a semblé troubler ni les partis politiques ni le gouvernement, qui ont poursuivi sans paraître affectés par cette anomalie politique. Aucune manœuvre n’a été entreprise pour établir une majorité stable, laissant cette élection avec une empreinte d’indifférence remarquable.
Par conséquent, dans un tour de passe-passe électoral, les députés de cette législature ont incarné l’image de la docilité, approuvant systématiquement et à une large majorité les propositions de lois antisociales et répressives du gouvernement. Parfois, ils ont même pris l’initiative de durcir la législation, comme en témoigne la proposition d’une peine d’emprisonnement pour les citoyens coupables d’insultes en public dans la dernière réforme du code pénal.
Ayant démontré une allégeance inébranlable et une soumission sans faille au gouvernement, il semble presque attendu que les députés sollicitent une forme de gratification sous la forme d’une augmentation de leurs indemnités et de l’octroi de privilèges supplémentaires. C’est un scénario où la loyauté semble s’échanger contre des avantages matériels.
Face à cette réalité, il incombe au peuple de méditer sur des stratégies pour instaurer en Algérie un processus électoral intègre, équitable et transparent. Un tel système permettrait l’élection de représentants politiques véritablement dévoués à la défense des intérêts des citoyens et à la préservation du bien commun.
Seuls des scrutins propres peuvent garantir la désignation de députés qui, au lieu de chercher à s’enrichir, s’engageraient avec intégrité pour le service public et le progrès de la nation.
Yacine M
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