Algérie : Amnesty dénonce la condamnation “scandaleuse” d'un syndicaliste à 15 ans de prison
- cfda47
- il y a 3 jours
- 1 min de lecture

Ali Mammeri, responsable du Syndicat national des fonctionnaires de la culture et de l'art (SNFC), a été condamné mardi à 15 ans de prison par le tribunal d'Oum El Bouaghi. Amnesty International, qui a réagi vendredi au verdict, parle d'une “parodie de justice”.
Les faits reprochés au syndicaliste sont assez édifiants. D'après la Confédération syndicale des forces productives (COSYFOP), Mammeri a été condamné pour avoir communiqué avec des militants et syndicalistes en exil sur les pressions que subissent les syndicats en Algérie. Ces informations ont ensuite été transmises aux organes de contrôle de l'Organisation internationale du travail.
Concrètement, le tribunal l'a reconnu coupable “d'apologie d'actes terroristes” et de “diffusion d'informations classifiées”. Des accusations que l'ONG juge “infondées et disproportionnées”, utilisées selon elle pour “écraser toute forme de dissidence pacifique”. Mammeri a passé sept mois en détention préventive avant son procès. Il a fait appel.
Des allégations de torture écartées
Ce qui inquiète particulièrement Amnesty, c'est que le syndicaliste affirme avoir été battu à plusieurs reprises par des policiers et dénudé pour le forcer à avouer. Selon Nadege Lahmar, chercheuse de l'organisation sur l'Algérie, les autorités judiciaires se sont appuyées sur ces “aveux forcés” pour le condamner, sans enquêter sur les allégations de torture.
“Au lieu d'investiguer, ils ont utilisé cette confession obtenue sous la contrainte comme preuve”, explique-t-elle dans le communiqué publié vendredi.
L'ONG demande la libération immédiate de Mammeri et l'annulation de sa condamnation. Elle réclame aussi une enquête indépendante sur les accusations de mauvais traitements.
Amine B.



Commentaires