Algérie: Boualem Sansal fait appel de sa condamnation

L’écrivain franco-algérien Boualem Sansal a interjeté appel de sa condamnation à cinq ans de prison en Algérie, a annoncé son avocat français François Zimeray à l’AFP ce mercredi 2 avril. Selon ce dernier, cet appel n’empêche pas l’application d’une grâce présidentielle, conformément à l’article 91 de la Constitution algérienne. Il a précisé que si une mesure humanitaire était envisagée, il conseillerait à son client de retirer son recours.  

Cette annonce intervient alors que le président français Emmanuel Macron et son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune ont échangé lundi par téléphone pour relancer le dialogue entre les deux pays. Lors de cet entretien, le sort de Boualem Sansal, âgé de 80 ans, a été évoqué. Son arrestation en novembre dernier avait contribué à exacerber les tensions diplomatiques entre Paris et Alger, déjà fragilisées après la reconnaissance par la France, en juillet 2024, de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, un territoire dont les indépendantistes sont soutenus par l’Algérie.  

La condamnation de l’écrivain a été prononcée le 27 mars par le tribunal correctionnel de Dar El Beïda, près d’Alger. Cependant, dans les jours qui ont suivi, la relation entre les deux pays semble s’être apaisée. Les présidents algérien et français ont acté une relance des relations bilatérales, marquée par une reprise de la coopération sécuritaire et migratoire.  

Boualem Sansal a été jugé pour des déclarations faites dans le média français Frontières, où il affirmait que l’Algérie avait hérité de territoires appartenant historiquement au Maroc durant la colonisation française. Son avocat français, mandaté par les éditions Gallimard, n’a jamais obtenu de visa pour l’Algérie afin d’assurer sa défense. Il continue de plaider l’innocence de son client, dénonçant des accusations infondées d’atteinte à la sûreté de l’État.

Nadia B