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Algérie: ces détenus d'opinions enfermés dans l’attente d’une justice incertaine

  • cfda47
  • il y a 1 jour
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : il y a 6 heures


Arrêté fin décembre 2024 à Alger dans le sillage du lancement de la campagne « maniche radhi », le journaliste Abdelwakil Blamm a décidé de recourir à une grève de la faim, a indiqué samedi 10 mai son avocat Saïd Zahi qui précise avoir rendu visite au détenu à la prison de Koléa.


Poursuivi par des charges « criminelles », Abdelwakil Blamm est surtout accusé de « soutien à un groupe terroriste », « atteinte à l’unité nationale et publications susceptibles de porter atteinte à l’unité nationale ». Comme beaucoup de détenus d’opinions, le journaliste, très critique envers les autorités, n’a aucune perspective par rapport à son procès. Il doit se contenter de regarder les quatre murs de sa cellule, contempler le ciel durant les courtes périodes de sorties et attendre éternellement une visite et patienter, désespérément, dans l’espoir d’une date pour son procès. Un espoir souvent vain.


Comme Abdelwakil Blamm, des dizaines d’Algériens, poursuivis dans le cadre des articles 88-bis et d’autres dispositions du code pénal sont dans l’attente éternelle d’un procès. Cela peut prendre une année, voire plus, alors que les délais sont beaucoup plus courts lorsque le prévenu est poursuivi en pénal ou en correctionnelle.


« Généralement, les juges accablent ces détenus de charges criminelles, de sorte à ce qu’il ne soit pas tenu d’organiser un procès dans des délais précis. Ainsi, ils gardent ces détenus durant de longs mois sans procès. », a révélé un observateur et militant des droits de l’Homme.


Quand certains arrivent enfin à être jugés, ils sont souvent relaxés comme si de rien n’était. C’est par exemple le cas des détenus Kadour Chouicha, Jemila Loukil, Said Boudour et d’autres qui étaient poursuivis pour « terrorisme » avant d’être tout simplement relaxés. Ils sont passés par la case prison.


Mais d’autres sont toujours en détention sans perspective du procès, comme la professeure universitaire Mira Moknache, en prison depuis juillet 2024.


Une situation intenable surtout qu’il existe une règle universelle : les procès de personnes en détention sont prioritaires. Cela est d’autant plus valable que les pièces à conviction -quand elles existent- dans les procès de ces militants sont des déclarations, des vidéos ou de simples posts sur les réseaux sociaux.


Des procès qui n’arrivent pas, des détentions provisoires qui s’avèrent injustes ; les ratés de la justice algérienne sont énormes. Elle perd le peu de crédibilité qu’elle peut avoir et s’attire, légitimement, les critiques de la communauté internationale.


Plus que cela, ces attitudes renforcent le sentiment d’injustice qui caractérise beaucoup d’Algériens. Et une chose est sûre : l’avènement d’un Etat de droit peut attendre !


E. Wakli

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