Algérie: la flambée des prix perturbe la campagne électorale

Alors que la campagne électorale prenait son élan avec des meetings organisés à travers l'Algérie et des discours enflammés sur les chaînes de télévision et les réseaux sociaux, une nouvelle crise vient troubler la sérénité de la période électorale : l'envolée des prix des produits alimentaires.

Les États-Majors des ministères se sont rapidement mobilisés pour contrer les répercussions de la hausse mondiale des prix du café.

Habituellement, le café est le prétexte de rassemblements amicaux, mais cette fois, il a pris place au cœur du conseil du gouvernement et des plateaux télévisés.

En réponse, le gouvernement a annoncé des subventions pour les importateurs de café et a introduit des décrets pour encadrer les prix et les marges bénéficiaires.

Selon ces nouvelles régulations, le prix du café ne doit pas dépasser 1250 DA le kilogramme pour les variétés Arabica et 1000 DA pour le Robusta, avec des marges bénéficiaires limitées à 3% et 4% respectivement.

Mais la crise ne s'arrête pas au café.

Le prix du poulet a également explosé, atteignant près de 600 DA le kilo, tandis que les viandes rouges sont devenues inaccessibles.

En réponse, le gouvernement a importé du poulet brésilien à un prix plus compétitif de 290 DA le kilo.

Cependant, la qualité du poulet brésilien, vendu sous emballage et pré-nettoyé, contraste fortement avec le poulet local, qui arrive brut, non nettoyé et sans emballage, exposant les consommateurs à des risques sanitaires.

Les Algériens découvrent ainsi les failles et la malhonnêteté des producteurs et intermédiaires locaux dans le secteur avicole, qui commercialisent un produit non conforme aux normes sanitaires, en toute complicité avec le silence des autorités.

Conscient de l’aggravation de la crise alimentaire, le gouvernement prend de nouvelles mesures pour éviter toute surprise désagréable. Il a annoncé la création d'une cellule d'alerte et de veille chargée d’évaluer la stabilité du marché national, en examinant les capacités de production et de transformation des produits alimentaires.

Cette cellule aura pour mission de proposer des solutions innovantes visant à développer une production locale durable en intégrant des technologies modernes.

Cependant, cette annonce, qui met l'accent sur l'utilisation des technologies pour stabiliser les prix, semble davantage relever du discours politique que d'une réponse concrète aux défis actuels.

En effet, nombre d'observateurs jugent que cette démarche pourrait se révéler vaine face à un marché dominé par le mercantilisme et particulièrement affecté par le marché noir.

Les interrogations persistent quant à l'efficacité réelle de ces mesures pour endiguer les fluctuations des prix et améliorer la situation des consommateurs.

Yacine M