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Algérie : Souveraineté numérique ou verrouillage discursif ?

  • cfda47
  • il y a 2 jours
  • 2 min de lecture

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Le projet de loi sur la régulation des réseaux sociaux, évoqué fin octobre 2025 par Algeria News Gate, s’inscrit dans une dynamique de recentralisation autoritaire du champ numérique algérien. Présenté comme un outil de souveraineté, il révèle en réalité une volonté de contrôle discursif, dans un contexte de répression croissante des voix dissidentes.

Le site Algeria News Gate a récemment évoqué un projet de loi sur la régulation des réseaux sociaux, présenté comme un levier de souveraineté numérique et de lutte contre les dérives informationnelles. Un texte qui pourrait renforcer le contrôle de l’État sur l’espace numérique, à l’image de lois similaires en vigueur en Russie, Turquie ou Égypte.

Un texte à double tranchant


Officiellement, la loi vise à protéger la jeunesse, lutter contre la désinformation et encadrer les plateformes étrangères. Symboliquement, elle marque une rupture avec l’utopie numérique des années Hirak, où les réseaux sociaux étaient des espaces de mobilisation, de mémoire et de contre-pouvoir.


Politiquement, elle s’inscrit dans une séquence de réélection présidentielle, de tensions diplomatiques avec la France, et de procès de journalistes.


Les enjeux cachés


• Création d’une autorité nationale de régulation dotée de pouvoirs de blocage, de sanction et d’injonction aux plateformes.

• Obligation pour les géants du numérique d’ouvrir des représentations locales, sous peine de suspension.

• Flou juridique sur les notions de “contenu subversif” ou “atteinte à l’ordre public”, ouvrant la voie à une interprétation politique.


Risques pour les libertés


• Réduction de l’espace critique, notamment pour les journalistes, militants, artistes et citoyens engagés.

• Renforcement du contrôle algorithmique, avec une possible surveillance automatisée des contenus.

• Effet d’autocensure, dans un climat de peur et de judiciarisation du discours.


Contre-discours et mobilisation:


Ce projet de loi appelle une réponse éditoriale, militante et juridique pour réaffirmer le droit à l’expression libre et à la mémoire numérique.

Documenter les usages citoyens des réseaux sociaux, comme outils de solidarité, de justice et de mobilisation et créer des encadrés visuels et narratifs pour dénoncer les dérives et défendre les espaces critiques.

Yacine M

 
 
 

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