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Après six ans d’incarcération: Ali Ghediri retrouvera la liberté cette semaine

  • cfda47
  • 10 juin
  • 3 min de lecture

Après avoir purgé l'intégralité de sa peine, le général-major à la retraite Ali Ghediri devrait être libéré dans les prochains jours, probablement autour du 13 juin 2025. L'ancien candidat à la présidentielle de 2019 aura passé six années derrière les barreaux pour une interview accordée en 2018 au quotidien El Watan, dans laquelle il appelait l'armée à s'opposer au cinquième mandat du président Bouteflika.


Cette libération marque la fin d'un parcours judiciaire complexe qui a vu la peine de l'ancien militaire s'alourdir au fil des procédures. Arrêté en juin 2019, Ali Ghediri avait d'abord été condamné à quatre ans de prison ferme en septembre 2021 par le Tribunal criminel de Dar El Beida. La cour d'appel avait confirmé cette sentence en janvier 2022, laissant espérer une libération en juin 2023.


Mais le destin judiciaire d'Ali Ghediri a basculé en octobre 2022 lorsque la Cour suprême a cassé le verdict et renvoyé le dossier devant la chambre criminelle de la cour d'Alger. Ce qui semblait être une lueur d'espoir pour la défense s'est transformé en aggravation. En mai 2023, à un mois de sa libération prévue, la cour d'appel d'Alger a alourdi la peine à six ans de prison ferme, repoussant sa sortie de prison à juin 2025.


Un procès controversé dénoncé par La Défense

Les avocats d'Ali Ghediri n'ont jamais cessé de dénoncer ce qu'ils considèrent comme un procès inique. Ils pointent notamment une violation de procédure : l'ajout tardif du nom de leur client sur le tableau de programmation de la session d'appel, qui a permis cette aggravation de peine inattendue.


Pour la défense, Ali Ghediri n'a fait qu'exercer son droit à la libre expression en tant que citoyen et ancien militaire préoccupé par l'avenir de son pays. Dans cette fameuse interview de 2018, il avait appelé l'armée à "faire son devoir constitutionnel" face à la perspective d'un cinquième mandat de Bouteflika, une position qui s'est finalement révélée prémonitoire avec le soulèvement populaire du Hirak en 2019.


L'intéressé a toujours nié avoir incité les militaires à intervenir dans le scrutin présidentiel. Il affirme s'être exprimé par devoir civique, dans l'intérêt supérieur de l'Algérie. Cette version n'a jamais convaincu les tribunaux, qui l'ont poursuivi pour "participation en temps de paix à une entreprise visant à fragiliser le moral de l'Armée nationale populaire".


Les conséquences d'une condamnation lourde

Au-delà de l'emprisonnement, Ali Ghediri paie un prix politique élevé. Sa condamnation s'accompagne d'une privation de ses droits civiques et politiques pendant dix ans, l'écartant de facto de toute participation à la vie politique nationale. Ses biens ont également été confisqués, ajoutant une dimension patrimoniale aux sanctions.


Cette interdiction politique survient alors que l'ancien général-major, âgé aujourd'hui de 71 ans, avait tenté de se positionner comme une alternative crédible lors de la présidentielle avortée d'avril 2019. Sa candidature avait été invalidée, mais il était resté une figure d'opposition respectée par une partie de l'opinion publique.


Le rejet définitif de son pourvoi en cassation par la Cour suprême en mars 2025 a fermé la dernière voie de recours. Ce verdict final confirme que la justice algérienne considère les propos tenus par Ali Ghediri comme constitutifs d'une atteinte au moral de l'armée, malgré les arguments de la défense sur la liberté d'expression.


Un comité de soutien s'était constitué autour de l'ancien militaire, exhortant les autorités à "faire la lumière" sur ce qu'il considère comme une injustice. Pour ces soutiens, la condamnation d'Ali Ghediri vise avant tout à l'écarter durablement de la scène politique, particulièrement à l'approche d'échéances électorales futures.


Sa libération imminente ne changera rien à cette exclusion politique de dix ans, mais elle permettra à cet homme de 71 ans de retrouver sa famille après six années d'incarcération pour des propos qui, selon ses défenseurs, relevaient du débat démocratique.

 

Amine B.



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