Après le scandale « Hamlaoui » : le secrétaire général du syndicat des magistrats jette l’éponge
- cfda47
- il y a 1 jour
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En plein scandale « Ibtissam Hamlaoui », le secrétaire général du syndicat national des magistrats, Laïdi Aoudeche, a démissionné de manière surprise, hier jeudi.
Le concerné qui a annoncé la nouvelle sur Facebook n’a pas donné d’explication qui a motivé sa démission immédiate. Mais il a confié à des proches qu’il a pris sa décision pour être « en phase avec mes convictions ». Cela renvoie clairement au scandale de cette semaine dans lequel de nombreux magistrats sont impliqués. Yacine Benchattah et Hadjer Zitouni, deux anciens cadres du Croissant-rouge algérien (CRA) ont clairement mis en cause des magistrats accusés d’avoir accepté les ordres de Ibtissam Hamlaoui, la présidente de l’Observatoire national de la Société civile qui aurait imposé sa démarche aux hommes et femmes censés appliquer la loi. C’était également le cas dans l’affaire Salima Melizi lorsque une magistrate a décidé de mettre la poétesse en détention bien avant le procès prévu le jeudi 6 novembre dernier. Salima Melizi a été libérée le 1er novembre, un jour férié, sur ordre politique.
En plus de ce scandale des magistrats sous influence, l’autre raison qui a poussé Laïdi Aoudèche à démissionner de son poste est la préparation en cours du projet de loi portant statut des magistrats et celui du Conseil supérieur de la Magistrature. Des sources concordantes affirment en effet que le gouvernement a voulu imposer sa version des deux documents et n’a pas tenu compte des propositions des magistrats. Pire, le gouvernement ne veut rien entendre, affirment des sources concordantes qui affirment que la copie du gouvernement va passer sans discussion, ce qui n’a pas été du goût du représentant des magistrats qui se sent ainsi marginalisé.
Lors d’une interview accordée au site du quotidien El Khabar, Laïdi Aoudèche n’a pas caché sa gêne lorsque le journaliste lui rappelle que les Algériens pensent que la Justice n'est pas indépendante. Il a expliqué qu’il fallait « protéger » les magistrats en leur donnant des salaires qui leur éviteraient la tentation. A cela s’ajoute un vrai problème de formation de certains magistrats, reconnaît-il.
Ce n’est pas la première fois qu’un secrétaire général du syndicat des Magistrats démissionne. En 2003, l’ancien syndicaliste Mohamed Ras-El-Aïn avait publiquement remis son mandat en signe de protestation contre « la justice de la nuit » qui a fait qu’à l’époque, un juge d’une juridiction inférieure, sur ordre d’une autorité non identifié, avait annulé une décision de la Cour d’Alger validant les travaux d’un Congrès du FLN présidé à ce moment-là par Ali Benflis.
Essaïd Wakli



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