Après Sansal, « il faut libérer tous les détenus d’opinion »
- cfda47
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La grâce présidentielle accordée à l’écrivain Boualem Sansal est différemment lue par les acteurs politiques, les défenseurs des droits de l’homme et les observateurs. Beaucoup ne sont pas contents comme il fallait s’y attendre. Mais en plus d’avoir délivré un homme, vieux et malade, de la prison, cette grâce présidentielle a donné une lueur d’espoir (ou d’illusion) à des centaines d’autres détenus et leurs familles. Et si c’était possible pour les autres, les centaines de détenus d’opinion ?
Si pour l’instant, les autorités n’ont montré aucune disposition à relâcher l’étreinte sur les activistes détenus en Algérie pour leurs opinions, des personnalités politiques et des juristes lancent un appel pour que le chef de l’Etat ait la même mansuétude envers les autres détenus d’opinion. « La décision présidentielle d’accorder une grâce présidentielle à Boualem Sansal doit inciter le président de la République à prendre la même décision envers des détenus d’opinion dont les chefs d’inculpation sont de moindre gravité » que celles de l’écrivain, a écrit Sofiane Djilali, président de Jil Jadid. Pour sa part, le RCD rappelle « qu’il milite inlassablement pour la libération de tous les détenus d’opinion, pour clore l’épisode de la répression que subissent de nombreux Algériens et mettre fin à la logique du tout sécuritaire qui étouffe la société et empêche tout dialogue politique sincère ».
Pour le célèbre avocat Hakim Saheb, la libération de Boualem Sansal « ne doit pas faire oublier les autres voix bâillonnées. Celles qui croupissent encore en prison pour leurs idées et leur militantisme pacifique. Le poète Mohamed Tadjadit, l'universitaire Mira Moknache, l'ancien président de la JSK Chérif Mellal et tant d'autres détenus d'opinion, poursuivis sur la base de chefs d'inculpation aussi fragiles que contestables, et qui attendent toujours derrière les barreaux ».
Cet appel de bon sens est venu de dizaines d’autres personnalités publiques, issues notamment de l’opposition. C’est un appel de bon sens pour le régime algérien qui use de la répression et de l’emprisonnement comme seule arme contre les opposants. Tout le monde est d’accord pour dire qu’une grâce présidentielle n’est pas la meilleure des solutions étant donné que les prévenus sont quasiment tous innocents et qu’il faut dans ce cas une grâce amnistiante, mais il vaut mieux une grâce que le maintien de ces innocents en prison. Certains veulent croire à un sursaut de lucidité des dirigeants algériens qui sont appelés à tourner la page douloureuse des emprisonnements et arrestations arbitraires. Mais d’autres ne se font pas d’illusions, sachant que le régime algérien n’est pas réformable !
Essaïd Wakli



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