Arrêté lundi, Fethi Ghares va être jugé mardi matin

Fethi Ghares, coordinateur national du Mouvement démocratique et social (MDS, parti suspendu par l’administration, a été interpellé, chez lui, lundi au milieu de l’après-midi, a annoncé sa femme sur les réseaux sociaux. Le militant politique va être présenté ce matin au juge près le tribunal de Hussein-Dey pour être jugé pour « atteinte à l’image du président de la République ». Selon des sources concordantes, les autorités n’ont pas apprécié une intervention faite la veille, dimanche soir, par le dirigeant politique sur la chaîne Al-Magharibiya, où il a sévèrement critiqué le chef de l’Etat et le système politique algérien qualifié de « dictatorial ».

Dans une image diffusée lundi soir sur sa page Facebook, sa femme, la militante Messaouda Cheballah a dénoncé « une atteinte à l’intimité » de sa famille. « A chaque fois, la police vient fouiller la maison de Fethia Ghares. Pourtant, Fethi Ghares n’a ni argent, ni rien d'autre. Dans sa maison, il n’y a que des livres », a-t-elle dénoncé. « Ma maison est devenue comme une voie publique, je n’ai pas droit à l’intimité », a-t-elle encore ajouté, avec beaucoup d’émotion avant de rappeler qu'elle et son mari résident dans un logement social à Gué-de-Constantine, quartier populaire de la banlieue Sud d’Alger. Elle a également rappelé que son mari ne travaille plus.

Ce n’est pas la première fois que Fethi Ghares est arrêté. Il a déjà été condamné en 2021 à un an de prison ferme ; il en a purgé 9 mois. L’an dernier, il a été condamné dans une autre affaire à 2 ans de prison ferme, qu’il n’a pas purgé. Mais cette accusation d’atteinte au chef de l’Etat est l’une des plus lourdes.

Le MDS, Mouvement démocratique et social, né des cendres du Ettahadi, issu du mythique Parti communiste algérien (PCA) a été suspendu en février 2023 par le Conseil d’Etat, son siège situé au Boulevard Krim-Belkacem, à Alger, a été scellé. Il est toujours fermé.

Essaïd Wakli