Condamnation de Tadjadit : Le quotidien Britannique «The Observer» face au mutisme de la presse algérienne
- cfda47
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Le quotidien britannique The Observer a consacré ce week-end un article alarmant au sort du poète contestataire algérien Mohamed Tadjadit, figure emblématique du Hirak. Le journal souligne que, malgré les prix littéraires et la reconnaissance internationale dont il bénéficie, ces distinctions ne suffiront pas à le protéger d’une condamnation qui pourrait l’éloigner durablement de la scène publique. Tadjadit, surnommé « le poète du peuple », a été condamné à cinq ans de prison pour « apologie du terrorisme », une accusation que ses soutiens jugent infondée et révélatrice de la volonté des autorités de réduire au silence les voix dissidentes.
Dans son analyse, The Observer insiste sur le contraste entre l’hommage rendu à Tadjadit par des institutions culturelles et la sévérité de la justice algérienne. Le journal rappelle que ses poèmes, scandés dans les rues lors des manifestations du Hirak, ont incarné l’espoir d’une génération en quête de liberté et de dignité. Aujourd’hui, ces mêmes vers sont utilisés comme preuves à charge dans un procès qui illustre la criminalisation de l’expression artistique et politique.
L’article met également en lumière le rôle de la communauté internationale, qui multiplie les appels à la libération du poète. Mais selon The Observer, la pression diplomatique et les récompenses littéraires ne suffisent pas face à un système judiciaire verrouillé. Le journal avertit que Tadjadit risque de passer une grande partie de sa vie derrière les barreaux si la mobilisation ne s’intensifie pas, et que son cas doit être considéré comme un test de la liberté d’expression en Algérie.
Ce constat prend une dimension encore plus frappante lorsqu’on observe le mutisme de la presse algérienne. Alors que les médias étrangers s’indignent et dénoncent une atteinte flagrante aux libertés fondamentales, la majorité des quotidiens nationaux se contentent de relater la décision judiciaire dans un langage neutre, ou choisissent le silence. Les rares voix indépendantes qui osent dénoncer la criminalisation de la poésie restent marginales et isolées. Ce silence médiatique participe à l’effacement de la mémoire collective du Hirak et à la normalisation de la répression.
En conclusion, The Observer dénonce une situation où la poésie devient un crime et où la reconnaissance internationale se heurte à la réalité d’un pouvoir déterminé à faire taire ses opposants.
Le sort de Mohamed Tadjadit dépasse le cadre individuel : il incarne la fragilité des libertés fondamentales dans un pays où l’art et la contestation se trouvent menacés par la répression. Et pendant que la presse étrangère s’indigne, la presse algérienne, elle, choisit le silence.
Nadia B



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