Controverse: Mohamed-Amine Belghit mis sous mandat de dépôt
- cfda47
- 3 mai
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Moins d’une journée après le début de la polémique suscitée par des propos mettant en doute le passé amazigh de l’Algérie tenus par l’universitaire Mohamed Amine Belghit, la justice a réagi. Ce dernier a été mis sous mandat de dépôt par le juge d’instruction près le tribunal de Dar El-Beïda à Alger, a annoncé le parquet dans un communiqué.
« Après la diffusion à large échelle sur les plateformes de médias sociaux concernant une interview télévisée entre une journaliste d’une chaîne appelée Sky News Arabia et le dénommé Belghit Mohamed Lamine, dans laquelle il a déclaré que la langue amazighe est un projet sioniste-français, et considérant que cela constitue une violation des principes régissant la société algérienne consacrés par la Constitution, une atteinte à une composante fondamentale de l’identité nationale et une violation flagrante de l’unité nationale et des symboles et constantes de la nation, le ministère public a ordonné l’ouverture d’une enquête préliminaire et l’arrestation du suspect », a en effet annoncé le Procureur de la République près le tribunal de Dar El Beida dans un communiqué diffusé ce samedi 3 mai.
Il a ajouté que « Le suspect a été présenté ce jour devant le parquet, et une information judiciaire a été ouverte contre lui pour actes visant l’unité nationale en attaquant les symboles de la nation et de la République, atteinte à l’unité nationale et diffusion d’un discours de haine et de discrimination par le biais des technologies de l’information et de la communication ». L’Universitaire a été placé sous mandat de dépôt.
L’universitaire Mohamed-Amine Belghit, 69 ans, avait notamment indiqué lors d’une interview accordée à la chaine panarabe SkyNews arabic que le peuple « berbère » est constitué « d’anciens arabes » et que la revendication amazighe a été « une invention de la France et du sionisme ».
Il a également estimé que les émigrés algériens résidant en France « sont des Français » jusqu’à preuve du contraire et les a comparés aux harkis.
Des déclarations qui ont suscité des condamnations de différents horizons. Des universitaires, des journalistes, mais aussi des partis politiques comme le RCD, Jil Jadid et le FFS, le Haut-Commissariat à l’Amazighité (HCA), ainsi qu’un des dignitaires des Touaregs de Tassili, ont dénoncé une « atteinte à un symbole » de la nation algérienne.
Pour sa part, la télévision d’Etat algérienne a dénoncé ces déclarations et accusé les Emirats-Arabes Unis d’être derrière « une tentative » de « porter atteinte à l’Unité nationale ». Les autorités officielles n’ont pas réagi.
Timidement, certaines personnalités publiques ont annoncé leur soutien à l’Universitaire. C’est le cas de l’ancien ministre et écrivain Mahiedine Amimour, une des figures de la période du Parti unique, connu pour ses sorties anti-amazighs.
E. Wakli



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