La crise politique qui secoue le Niger depuis le coup d’Etat militaire du 26 juillet ne trouve pas d’issue. Alors que la junte dirigée par le général Tiani résiste aux sanctions et aux pressions de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), qui menace d’une intervention armée, l’Union africaine (UA) adopte une position plus conciliante.
Le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’UA, l’organe chargé de statuer sur les questions de règlement des conflits a décidé, Lundi 14 août, de « rejeter l’usage de la force face aux putschistes et de suspendre temporairement le Niger de toutes les activités de l’organisation continentale », rapporte Le Monde.
Cette décision, qui devrait être officialisée ce mercredi par un communiqué officiel, marque une divergence avec la Cedeao, qui a ordonné l’«activation immédiate de [sa] force en attente», tout en privilégiant le «dialogue». Elle affaiblit également la crédibilité de l’organisation ouest-africaine, qui se retrouve isolée dans sa volonté de restaurer l’ordre constitutionnel au Niger.
« La Cedeao aura du mal à recourir à la force sans l’approbation de l’UA », estime Paul-Simon Handy, chercheur au sein de l’Institute for Security Studies. Il souligne que ce serait une «contradiction inédite», alors que plusieurs voix s’interrogent sur la légalité d’une telle opération.
«Tout en rappelant notre politique de tolérance zéro face aux changements anticonstitutionnels de gouvernement, nous avons choisi de ne pas soutenir une intervention militaire au Niger, parce qu’elle pourrait déboucher sur un bain de sang et causer plus de dégâts qu’il n’en existe actuellement», confie un diplomate de l’UA au journal Le Monde.
Sophie K.
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