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Quand la liberté religieuse revient dans le débat public en Algérie

  • cfda47
  • il y a 1 jour
  • 2 min de lecture
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Il arrive que dans une nuit de ténèbres, des lumières surgissent. C’est ce qui vient de se produire ces derniers jours en Algérie : face à l’avancée inexorable du salafisme et de l’obscurantisme religieux, le ministre des Affaires Religieuses et des waqfs, Youcef Belmahdi, a été un acteur de trois évènements qui méritent d’être signalés : il a cloué le bec à un député salafiste qui lui demandait de freiner certaines pratiques religieuses ancestrales des Algériens, a assisté au début de la rénovation de l’Eglise du Sacré-Cœur à Alger et a présidé une conférence sur le droit de l’exercice religieux dans le pays, en présence des représentants des trois religions monothéistes.


En effet, la semaine dernière, un député du mouvement Al-Bina Ahmed Djeddou a posé une question orale au ministre des Affaires Religieuses lui demandant de mettre fin à des pratiques religieuses connues dans les zaouias ! Dans sa réponse, le ministre a expliqué au député que l’Etat n’avait pas le droit d’imposer une pratique de culte. Youcef Belmahdi, enfant de zaouia, a surtout rappelé que ces rites appartiennent à la collectivité nationale et que cela faisait partie des traditions ancestrales algériennes.


Le second acte de cette séquence œcuménique est le coup d’envoi donné, samedi, à la rénovation de l’église du Sacré-Cœur, située au cœur de la capitale. Construite dans les années 1950, cette basilique fait partie, avec Notre-dame d’Afrique, des repères religieux d’Alger. Ce geste, effectué en présence de Jean-Paul Vesco, l’archevêque d’Alger, rappelle en effet que cette terre a toujours été multi-cultuelle malgré la domination de la religion musulmane.


Comme « jamais deux sans trois » comme dit l’adage, Alger a abrité, lundi 8 décembre, une conférence sur « les libertés religieuses » en Algérie, en présence de Jean-Paul Vesco et du représentant de la communauté juive, Frédéric Belaïche, en plus évidemment d’imams et de dignitaires de la religion musulmane. C’était surtout l’occasion de rappeler que malgré le recul de ces dernières années de la prédominance de l’obscurantisme salafiste, la Constitution algérienne protège la liberté religieuse. Cette liberté ne s’exerce pas librement sur le terrain, notamment pour les Juifs et les Protestants, mais elle est consignée dans la loi fondamentale. C’est cela qu’il faut défendre et protéger. Cela est le rôle de l’Etat, mais aussi de la société dans son ensemble !


Essaïd Wakli

 
 
 

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