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Crise diplomatique : Alger riposte à la "politique de la poigne de fer" de Paris

  • cfda47
  • 27 août
  • 3 min de lecture
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Le ministère des Affaires étrangères vient de convoquer exceptionnellement le chargé d'affaires français Gilles Bourbao. Cette démarche fait suite à un communiqué de l'ambassade de France jugé contraire aux usages diplomatiques établis. Une note diplomatique a été produite dans ce sens.  


Le département diplomatique algérien avait déjà eu à rappeler plusieurs fois la France au respect des conventions bilatérales. Cela concernait notamment la question des accréditations de diplomates algériens restées sans suite depuis plus de deux ans.  


Cette convocation était devenue inévitable. La lourde procédure à laquelle sont soumis les diplomates algériens en France occasionne des dysfonctionnements consulaires. Cela perturbe le rythme des services aux ressortissants algériens. Evidemment, cela a un coût diplomatique.  


Beaucoup d'observateurs se plaignent des nouvelles règles régissant l'activité consulaire française. Mais Paris n'entend pas réviser sa méthode. Aussi, quand une situation devient urgente pour elle, la France réduit ses effectifs sans consulter Alger.  


Il en est ainsi des agents consulaires à Oran et Annaba. L'ambassade de France annonce qu'elle réduira d'un tiers ses effectifs comme "conséquence directe" du refus algérien d'accréditation.  


Jusque-là, le traitement des visas était assuré dans des conditions normales par les consulats français. Or, il se trouve que ces derniers ne parviennent plus à satisfaire à la demande. C'est ce qui a contraint l'ambassade de France à réduire ses services.  


Les mesures prises par la diplomatie française sont censées faire pression sur Alger. Corrélativement, elles visent à forcer l'Algérie à céder sur la question des accréditations, tout en maintenant une politique restrictive sur les visas. L'intention paraît claire. Mais a-t-on pensé à l'impact de ces mesures sur les relations bilatérales ?  


Les dysfonctionnements consulaires que ces mesures provoquent sont un fait indéniable. Comme les rendez-vous de visas qui se font de plus en plus rares. Cela contraint les citoyens algériens à attendre des mois sans possibilité d'obtenir un rendez-vous. Pour un visa étudiant, il faut faire des mains et des pieds. Quand quelqu'un parvient à l'obtenir, les délais sont interminables.  


Après la dénonciation par l'Algérie de l'accord sur les visas diplomatiques, la question de l'efficacité des services consulaires français a été soulevée. Soit. Mais les autorités algériennes ont soulevé aussi le problème de la réciprocité non respectée par Paris.  


La logique est ici élémentaire. Pour maintenir des relations diplomatiques normales, il faut respecter la réciprocité. Et pour respecter cette réciprocité, il faut que les accréditations soient traitées de manière équitable. C'est à cette équation que doit satisfaire la politique diplomatique française. À cette seule équation d'ailleurs. Sinon, ce sera l'éternel tâtonnement dans les relations algéro-françaises.  


La France accuse l'Algérie de "chantage" et de "marchandage". Mais qui a commencé cette guerre des accréditations ? Quarante-six agents diplomatiques et consulaires algériens attendent encore leurs accréditations françaises. Trois consuls généraux et six consuls algériens n'ont toujours pas obtenu leurs lettres de créance, plus de six mois après leurs nominations.  


Cette situation, que le ministère algérien qualifie de "délibérément créée" par Paris, a causé de graves préjudices aux ressortissants algériens en France. Les services consulaires sont perturbés. La protection diplomatique est affaiblie.  


L'Algérie ne fait qu'appliquer le principe de réciprocité après avoir "épuisé toutes les voies" pour résoudre le différend. Quand Paris refuse d'accréditer des diplomates algériens, Alger répond par la même mesure. C'est une réaction proportionnée face à ce qui est perçu comme une politique de "poigne de fer" française.  


Sophie K.  





 
 
 

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