Crise politique : des algériens appellent le pouvoir à dépasser la situation actuelle
- cfda47
- 21 août
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Dans une pétition rendue publique à la veille de la commémoration du 69ème anniversaire du Congrès de la Soummam, des dizaines de personnalités issues du monde politique, médiatique et intellectuel appellent le pouvoir à plus d’ouverture politique et au respect des libertés.
Après avoir rappelé les principaux principes qui ont marqué le Congrès de la Soummam, les signataires du document suggèrent de faire le lien entre le passé et aujourd’hui. Ainsi, ils ont rappelé que « la souveraineté appartient au peuple, seul détenteur du pouvoir légitime ». Ils rappellent également au respect des libertés fondamentales qui ne « doivent non seulement être garanties, protégées par les institutions et mises à l’abri de toute ingérence politique, mais aussi être pleinement concrétisées dans la réalité ». Une précision nécessaire surtout lorsqu’on sait que face aux critiques de la classe politique et des médias étrangers, le pouvoir algérien brandit la Constitution qui stipule clairement que les libertés fondamentales sont protégées. Mais dans les faits, tout le monde peut faire le constat que les libertés sont bafouées tous les jours. C’est d’ailleurs pour cela que les signataires du document ont ajouté une revendication portant sur la nécessité de « Libérer et réhabiliter toutes les personnes détenues pour leurs opinions politiques ou pour leur participation à des actions pacifiques ». En plus de cela, le document appelle à « abroger » les lois liberticides, ces textes promulgués entre 2021 et 2023 qui criminalisent l’activité politique, à l’instar de l’article 87-bis du Code pénal qui permet aux juges de coller l’accusation de « terroriste » à tort et à travers.
Parmi les signataires, on trouve des chefs de partis comme Atmane Mazouz du RCD, ou des personnalités comme Hakim Addad de RAJ, des intellectuels comme Lahouari Addi et des journalistes, des militants politiques et anciens détenus d’opinion. Ils disent vouloir bâtir une « Algérie libre, démocratique, moderne et plurielle, capable de relever les défis de la transition technologique, écologique et énergétique, d’assurer un développement économique durable et équitable et de retrouver sa place dans le concert des nations ».
Mais dans la situation du déni dans lequel se trouve le pouvoir depuis des années, il n’est pas dit que l’appel va trouver un écho. Bien des sollicitations lancées par des partis politiques, des organisations de la société civile ont été bonnement ignorées, Abdelmadjid Tebboune et son entourage estimant détenir à eux-seuls la vérité absolue alors que le pays va mal. Preuve en est que de nombreuses initiatives ont été lancées par le passé ; elles ont toutes été couronnées d’échecs tant que le pouvoir ne voulait rien entendre.
E. Wakli



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