Cylia Ouikene, icône du karaté algérien, en quête de justice sportive

À quelques semaines des Jeux Mondiaux prévus en Chine le 7 août 2025, l’Algérie s’apprête à être représentée par une athlète hors du commun : Cylia Ouikene, karatéka au palmarès impressionnant, plusieurs fois championne d’Afrique, du monde et médaillée sur les plus prestigieux podiums internationaux. Pourtant, derrière les titres, un combat plus silencieux se joue : celui pour la reconnaissance et le respect de ses droits en tant que sportive d’élite.

Sa dernière victoire en or à la Karaté1 Premier League de Hangzhou n’a pas suffi à mobiliser les autorités sportives algériennes. À ce jour, aucune prise en charge sérieuse ne lui a été assurée : ni dossier administratif, ni programme de préparation, ni même visa, à l’approche de l’une des compétitions les plus décisives de sa carrière.

Face à ce mépris institutionnel, son entraîneuse Dyhia Chikhi lance un appel poignant au Président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Elle rappelle que le Journal Officiel de la République Algérienne, dans son chapitre sur les bourses de formation à l’étranger, garantit un soutien total aux sportifs de haut niveau. Mais ce droit semble bafoué pour Cylia, malgré ses sacrifices et son dévouement à représenter fièrement le drapeau algérien.

« Cette situation compromet non seulement les chances de l’Algérie dans ces Jeux, mais elle envoie également un message décourageant à toute une génération de jeunes sportifs ambitieux », écrit Dyhia Chikhi dans son message.

Ce silence des autorités interroge : quelle place est réellement accordée aux femmes dans le sport algérien ? À l’heure où les talents s’exportent, où la fierté nationale devrait être renforcée par des figures comme Cylia Ouikene, le manque d’accompagnement est à la fois incompréhensible et indéfendable.

Cylia n’a jamais failli à sa mission de représenter l’Algérie avec dignité. Le pays lui doit aujourd’hui la réciprocité : le respect, le soutien, et les moyens pour continuer à briller.

La rédaction