Dix syndicalistes de la SNTF sous mandat de dépôt après un mouvement de grève
- cfda47
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Dix syndicalistes de la Société nationale des chemins de fer (SNTF) ont été placés sous mandat de dépôt à la suite d’une grève survenue mercredi 26 novembre dernier. Parmi eux figure le secrétaire général de la Fédération des travailleurs des chemins de fer, affiliée à l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA).
Selon les informations disponibles, les cheminots concernés sont issus de plusieurs wilayas. Ils sont poursuivis après une grève surprise présentée comme “spontanée” et “limitée” dans le temps, organisé dans la matinée du 26 novembre. Les travailleurs entendaient ainsi exprimer des revendications à la fois sociales et professionnelles, et dénoncer la fermeture, depuis plusieurs mois, des canaux de dialogue et de négociation avec la direction de l’entreprise nationale des chemins de fer.
Les salariés protestaient notamment contre l’absence de réponse à une série de préoccupations liées aux conditions de travail, à la situation salariale et à la gestion de l’entreprise. L’arrêt d’activité s’est voulu un moyen de pression pour amener la direction à rouvrir des discussions jugées indispensables au règlement du conflit.
Des poursuites devant la section criminelle
Le recours à la justice dans ce dossier marque une étape particulière. Les syndicalistes ont été déférés devant la section criminelle, avant d’être placés en détention provisoire. Le fait de traiter un mouvement social à travers le prisme du pénal, et en particulier de la juridiction criminelle, constitue un signal préoccupant pour l’avenir de l’action syndicale.
L’affaire intervient, de plus, dans un contexte de tension déjà ancienne dans ce secteur. Quelques mois auparavant, l’ancien secrétaire général de la même fédération avait lui aussi fait l’objet de poursuites, après le dépôt d’un préavis de grève auprès du ministère des Transports. Il avait été condamné en première instance avant d’être finalement acquitté. Ce précédent, dans le même champ professionnel, nourrit les inquiétudes sur une tendance à la judiciarisation des conflits du travail.
De fait, le placement sous mandat de dépôt de dix syndicalistes à la suite d’un arrêt de travail à caractère protestataire est perçu comme un tournant. Il alimente les craintes d’une criminalisation de l’action syndicale et d’une dissuasion par la voie pénale de l’exercice du droit de grève pourtant reconnu par la Constitution et par la législation nationale, dans un cadre encadré.
Amine B.