Drame en Méditerranée: Un bébé de 6 mois retrouvé mort dans un canot de migrants
- cfda47
- 29 mai 2024
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 30 mai 2024

C'est un nouveau drame qui vient s'ajouter à l'interminable litanie des naufrages meurtriers en Méditerranée centrale. Mardi 28 mai, les sauveteurs du navire humanitaire Humanity 1 ont fait l'effroyable découverte du corps sans vie d'un bébé de 6 mois à bord d'une embarcation de fortune avec une quarantaine de migrants à la dérive.
“Un décompte sans fin, un énième drame qui se répète”, a déploré avec amertume Filippo Mannino, le maire de Lampedusa, île italienne souvent première terre d'accueil pour les exilés. Pointant du doigt la “criminalité” des passeurs qui “méprisent la vie humaine”, l'édile a dénoncé ces “gens qui font payer des gens pour qu'ils meurent en mer. C'est toujours la même histoire et c'est inacceptable”.
Le nourrisson voyageait avec sa mère originaire de Guinée Conakry et son frère de 3 ans. Partis de la ville tunisienne de Sfax, connue comme un important point de départ des traversées illégales, les circonstances exactes du décès du bébé restent inconnues pour l'heure. Après une minute de silence observée par l'équipage en hommage à la jeune victime, le corps ainsi que la mère et son autre enfant ont été transférés par les autorités italiennes à Lampedusa.
A bord du Humanity 1 se trouvent actuellement 183 autres exilés sauvés en mer ces derniers jours, dont des femmes enceintes, des mineurs et des “personnes souffrant de brûlures causées par le carburant”, selon SOS Humanity. Le navire humanitaire allemand a reçu l'autorisation d'accoster à Livourne.
Une “tactique politique” italienne
Ces nouveaux drames illustrent la situation toujours aussi désespérée des migrants en Méditerranée centrale, où plus de 2.500 personnes ont péri l'an dernier selon l'OIM, un triste record. Depuis janvier 2024, la mort a déjà fauché plus de 700 vies sur cette route maritime meurtrière, sans compter les "naufrages invisibles" qui ne laissent aucune trace.
Face à l'urgence, les ONG comme SOS Méditerranée, dont l'Ocean Viking a secouru 67 naufragés ces derniers jours, supplient les autorités européennes de leur attribuer des ports plus proches de la zone des secours. Mais Rome privilégie des lieux d'accostage éloignés, une “tactique politique” dénoncée par SOS Humanity qui accuse le gouvernement italien d'entraver le travail des humanitaires.
Une chose est sûre : chaque jour perdu représente potentiellement des vies supplémentaires fauchées en mer. Et comme le rappelle la rédaction d'InfoMigrants, même la présence des navires de secours ne constitue en rien une garantie pour les migrants qui tentent la dangereuse traversée. Beaucoup d'embarcations passent inaperçues et sombrent sans laisser de trace dans l'immensité maritime.
Sophie K.



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