Droits de l’Homme en Algérie : l’écart insoutenable entre discours et pratiques
- cfda47
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Le 10 décembre de chaque année coïncide avec la journée internationale des Droits de l’Homme. Une occasion pour les peuples de faire une halte, de faire le bilan du respect des droits humains dans leur État. En Algérie, c’est surtout le moment de se rappeler que plus de 6 ans après le hirak, la situation des droits humains ne cesse de se dégrader. Que ce soit les libertés publiques, les droits syndicaux ou d’autres droits, les Algériens constatent chaque jour des reculs inquiétants.
Comme pour narguer encore davantage les Algériens, des figures du régime politique se sont adonnés ces dernières heures à des déclarations provocatrices. Ainsi, le ministre du Travail, Abdelhak Saïhi, a assuré que l’Algérie est « sur le point » de mettre fin au chômage ! Peu importe si des millions de citoyens sont sans-emplois, tant pis si d’autres disposent d’emplois précaires ou d’autres n’arrivent pas à vivre dignement de leur travail. Pour sa part, le président du Conseil national des Droits de l’Homme, Abdelmadjid Zaalani, a déclaré que l’Algérie disposait d’une « liberté de presse inexistante en Europe ». Comment ? Le pays laisse travailler des chaînes de télévision sans assise légale ; se gargarise-t-il ! Il a oublié de préciser que si ces chaînes sont tolérées, c’est parce qu’elles participent à la propagande du régime. Puis, comme un malheur ne vient jamais seul, le président du Sénat, Azzouz Naceri, a assuré que l’Algérie respectait « les droits de l’Homme » !
Ces déclarations sont franchement provocatrices. Dire cela alors que des dizaines d’Algériens sont en prison pour leurs opinions, que les médias sont complètement verrouillés, que la moindre prise de position peut mener en prison, que les droits sociaux sont bafoués, est au moins une moquerie, au pire une insulte à l’intelligence des Algériens ! A qui s’adressent ces hérauts d’un pouvoir qui ne respecte plus rien ? A l’opinion publique nationale qui connaît la réalité ? A l’opinion publique internationale qui ne croit jamais leurs paroles ?
En réalité, les représentants du pouvoir savent très bien que la situation des droits humains en Algérie est catastrophique depuis quelques années. Pour se prémunir contre une éventuelle contestation populaire, éviter de parler des vrais problèmes des populations, le système algérien a tout verrouillé ; tout se passe à huis-clos ! Puis, contrairement aux pouvoirs précédents, celui de Mr Tebboune ne met même plus les formes. Pour arrêter les journalistes, il leur applique le Code pénal au lieu du code de l’Information qui ne prévoit pas de peines privatives des libertés.
Pour verrouiller les médias, ses subordonnés se chargent d’appeler et menacer journalistes et responsables. Pour interpeller les activistes et autres militants, il suffit de les traiter de terroristes. C’est cela la réalité ; un pays devenu une prison à ciel ouvert. Le reste n’est que de la mauvaise littérature dont le but est de se faire bonne conscience !
Essaïd Wakli



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