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Droits humains en Algérie : le rapport accablant du Département d’Etat US

  • cfda47
  • il y a 12 heures
  • 2 min de lecture
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Dans son rapport sur le respect des Droits de l’Homme dans le monde pour l’année 2024, rendu public le 12 août dernier, le département d’Etat des Etats-Unis a dressé un tableau noir sur la situation des droits humains en Algérie. Liberté de la presse bâillonnée, arrestations arbitraires, libertés syndicales bafouées et même des actes de tortures sont les points soulevés par ce document.


Ainsi dans le chapitre lié à la liberté d’expression et de presse, le département d’Etat des Etats-Unis rapporte que « des défenseurs des droits humains, des journalistes, des militants et d’autres personnes ont régulièrement fait l’objet de poursuites pénales pour des accusations que les observateurs ont considérées comme des représailles contre les critiques à l’égard du gouvernement ». Il s’est référé au rapporteur spécial des Nations unies sur le droit à la liberté de réunion pacifique et d’association, Clément Nyaletsossi Voule, qui a mentionné dans un rapport que « des concepts vagues et larges laissaient place à des restrictions injustifiées sur les journalistes et la liberté d’expression et étaient utilisés pour réprimer les critiques du gouvernement, créant ainsi un effet dissuasif au sein de la société civile». Le document met également un doigt sur l’utilisation de la publicité étatique pour exercer « une influence » et un contrôle sur les médias.


Dans un chapitre réservé aux « disparitions », le département d’Etat relève 24 cas de personnes qui n’avaient pas donné signe de vie ; sans en donner les détails. Il s’agit probablement des personnes arrêtées l’an dernier et gardées longuement en garde à vue sans pouvoir contacter leurs proches ou leurs avocats. Le document cite le cas de l’avocat Sofiane Ouali. D’autres citoyens avaient en effet vécu la même situation, mais la majorité ont été remis en liberté. Le rapport cite également un autre dépassement constaté par les militants des droits humains en Algérie : de nombreux détenus restent en prison très longtemps avant que leur procès ne soit programmé. Alors que la règle universelle est de privilégier la programmation de procès pour les personnes détenues, cette évidence n’est pas respectée en Algérie surtout s’agissant des personnes poursuivies pour des « affaires criminelles », dont certaines sont en effet en détention provisoire depuis de longs mois, voir des années, sans pouvoir bénéficier d’un procès.


L’autre sujet que traite le rapport américain est celui de l’exercice du droit syndical et le respect par l’Etat algérien du droit des travailleurs. Il mentionne que si les conditions de travail en Algérie sont globalement « acceptables », il rapporte que plus de 30% des salariés algériens travaillent dans l’Informel et que l’exercice du droit syndical reste un vœu pieux.


Ces remarques sont conformes à celles soulevées par les défenseurs algériens des droits de l’Homme. Mais le rapport du Département d’Etat perd souvent en crédibilité à cause de sa manière d’évoquer la situation des Droits de l’Homme en Palestine occupée. Dans le chapitre consacré à Israël et les territoires palestiniens, y compris Ghaza, le document fait carrément l’impasse sur le génocide actuel dans cette région et surtout la famine et les tueries de masse que subissent les Palestiniens.


Essaïd Wakli

 

 
 
 

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