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Du Serment à l’accusation: les administrateurs des entreprises oligarchiques devant le tribunal de Sidi M’hamed

Le journal en ligne, Maghreb Émergent, a révélé une affaire judiciaire qui secoue le monde des affaires et les sphères de la justice en Algérie.


En effet, un groupe d'administrateurs, choisis pour gérer les entreprises et groupes précédemment contrôlés par les oligarques aujourd'hui incarcérés – à l'instar d'Ali Haddad, du Global Group de Hassen Arbaoui, de la SOCAV de Mourad Oulmi, et de Mahieddine Tahkout – a été mis en accusation pour des faits de corruption.


Ces individus devront répondre de leurs actes devant le tribunal de Sidi M'hamed le mardi 27 août 2024.


Les accusations portées contre ces administrateurs sont particulièrement graves. Il leur est reproché d'avoir octroyé à eux-mêmes des honoraires extravagants, atteignant la somme de 4 millions de dinars par mois, et ce, sans consulter les autorités judiciaires.


Cette pratique soulève de sérieuses questions sur la transparence et l'intégrité de leur gestion.


Le bilan des années de gestion par ces administrateurs est désastreux. Les enquêteurs ont découvert un tableau financier catastrophique, marqué par des déficits colossaux et des pertes importantes, entraînant de nombreux licenciements parmi les travailleurs.


Cette situation a non seulement impacté les employés mais a également nui à la viabilité des entreprises concernées.


Cette affaire a des répercussions considérables sur l'image de la profession d’expert-comptable et de commissaire aux comptes.


En effet, les agissements de ces administrateurs, s’apparentant à de véritables prédateurs économiques, ternissent la réputation de ces professionnels.


Alors que l’Algérie traverse une période charnière de son histoire économique, le besoin d'expertise et de sérieux au sein des structures judiciaires spécialisées est plus crucial que jamais.


Cette affaire, n'est pas sans conséquence pour la justice algérienne elle-même.


Ces administrateurs, ayant prêté serment lors de leur agrément par les cours compétentes, sont considérés comme des auxiliaires de justice.


Ils sont chargés de conseiller et d’éclairer les magistrats dans les domaines complexes des finances et de la comptabilité. Leur implication dans cette affaire jette une ombre sur le rôle et la crédibilité de cette fonction essentielle.


Les annales judiciaires algériennes ont déjà été marquées par des affaires de grande envergure, comme celle du liquidateur du groupe El Khalifa.

Ce dernier, ayant manifesté une certaine légèreté dans la gestion de la trésorerie, avait dû faire face aux rigueurs de la justice.


Des spécialistes de la profession avancent que des éléments à décharge pourraient plaider en faveur des accusés.


Ces derniers ont été chargés de dossiers d'une envergure considérable, souvent au-delà de leurs capacités professionnelles réelles.


De plus, leur mandat devait être de courte durée car ils manquent souvent de formation adéquate pour la gestion quotidienne des entreprises, méconnaissant parfois les subtilités du management.


Il est également pertinent de noter que les entreprises dirigées par les oligarques avaient pour vocation de capter les fonds publics de diverses manières, notamment à travers des opérations de blanchiment et de transfert de fonds à l'étranger et ce n’était nullement des entreprises économiquement viables.


Dans ce contexte, l’exemple d’Ali Haddad est particulièrement emblématique : il est notoire qu'il avait l'habitude d’obtenir des marchés colossaux, tels que la ligne LGV Oran-Tlemcen, simplement par un coup de téléphone.


Ainsi, cette affaire met en lumière non seulement les défaillances potentielles des administrateurs dans leur mission, mais aussi les défis auxquels la justice est confrontée pour démêler les complexités d'une époque marquée par l'opacité et les abus financiers.



Yacine M

 


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