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Emirats Arabes-Unis: Derrière les barreaux de la liberté, le calvaire du poète militant Ahmed Mansoor

  • cfda47
  • 17 janv. 2024
  • 3 min de lecture
Emirats Arabes-Unis: Derrière les barreaux de la liberté, le calvaire du poète militant Ahmed Mansoor
Ahmed Mansoor, militant des droits humains

En décembre 2023, Amnesty International a lancé une pétition pour la libération de Ahmed Mansoor, un ingénieur en télécommunications, dévoué à sa famille, à sa cause. Poète, blogueur et militant des droits humains qui croupit en prison depuis 2017 aux Émirats Arabes-Unis pour avoir dénoncé les abus qui ont lieu dans son pays.



Pour rappel : Ahmed Mansoor, un blogueur et militant des droits humains et des réformes dans son pays, les Emirats arabes unis, a connu des ennuis judiciaires dès 2011. Cette année-là, au moment où le printemps arabe secouait le monde arabe, il a été condamné à trois ans de prison lors d’un procès qualifié d’« inique » par des organisations de défense des droits de l’homme. Son crime ? Avoir « critiqué les dirigeants émiratis sur internet ».


Le prince lui a accordé sa grâce la même année, mais il a été privé de son passeport et empêché de quitter le pays.


Puis, le 20 mars 2017, Ahmed Mansour, a été arrêté chez lui par les forces de sécurité émiraties lors d’un raid nocturne.


En mai 2018, il a écopé de 10 ans de prison par la Chambre de sûreté de l’État de la Cour d’appel d’Abou Dhabi, qui l’a reconnu coupable de chefs d’accusation liés exclusivement à son engagement pour les droits humains.


Le 31 décembre 2018, la Cour suprême fédérale, la plus haute juridiction du pays, a entériné cette condamnation inique, mettant fin à tout espoir de libération anticipée. Les deux procès se sont déroulés à l’abri des regards et le gouvernement a rejeté toutes les requêtes visant à rendre publics l’acte d’accusation et les motifs des jugements.


Pendant une période s'étalant sur huit longues années, il endure un séjour en prison d'une cruauté dépassant même celle que Brahim Serfaty a subie dans les sombres et inhumaines cellules de Tazmamart, au Maroc, comme décrites par l'éminent Gilles Perrault dans son ouvrage emblématique "Notre ami le roi".


Cependant, les pouvoirs des EAU ne considèrent pas Ahmed Mansoor comme un détenu normal mais ils lui infligent des traitements cruels et inhumain comme rapportés par un rapport publié par Human Rights Watch et le Centre des droits humains du Golfe (Gulf Centre for Human Rights, GCHR) intitulé « La persécution d’Ahmed Mansour : Comment les Émirats arabes unis ont réduit au silence leur plus célèbre défenseur des droits humains ».


En effet, Mansoor subit un traitement atroce de la part des autorités émiraties depuis son arrestation. Il est enfermé dans une cellule minuscule et isolée, sans accès à la lecture, à un lit, à un matelas ou à d’autres éléments essentiels. Il est coupé de tout contact réel avec les autres prisonniers ou avec le monde extérieur, y compris sa femme et ses quatre fils, qu’il ne peut ni voir ni appeler régulièrement. Cela constitue une violation flagrante des droits des détenus établis par le droit international, que les EAU affirment hypocritement respecter.


Après avoir observé une grève inlassablement pendant 49 jours, arborant sa détermination contagieuse, il fut finalement privé de ses précieuses lunettes. À l'époque, il accusait fièrement ses 47 années d'existence, imprégnées de convictions inébranlables, mais son séjour carcéral de huit longues années lui a volé une partie de sa vie, l'amenant inéluctablement à l'âge avancé de 55 ans qui est le sien aujourd'hui !


En terres des Emirats Arabes-Unis, Ahmed Mansoor représente bien plus qu'un simple cas individuel ; il incarne la dure réalité de nombreux journalistes, avocats et citoyens émiratis ou étrangers, qui croupissent également derrière les barreaux pour des raisons similaires.


Malgré leur utilisation des nouvelles technologies pour développer leur économie et leur image internationale, les Emirats Arabes-Unis maintiennent un système de répression féodal, caractérisé par une monarchie absolue et des lois strictes régissant la liberté d'expression et de réunion.


Les autorités utilisent régulièrement la surveillance électronique et les outils de cyber espionnage comme le logiciel Pegasus pour étouffer toute forme de dissidence, en ciblant les voix critiques et les défenseurs des droits de l'Homme.


Yacine M

 
 
 

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