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Emprisonnée pour un post Facebook, l'écrivaine Zineb Melizi libérée sous la pression de la rue numérique

  • cfda47
  • il y a 3 jours
  • 2 min de lecture
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L'éditrice de 65 ans, arrêtée pour un commentaire sur Facebook, a été remise en liberté samedi matin. Son procès reste fixé au 6 novembre.  


L'écrivaine et éditrice algérienne Zineb Melizi, connue aussi sous le nom de Salima, a été libérée samedi 1er novembre 2025 au matin, après avoir passé deux jours en détention provisoire. La femme de 65 ans devra toutefois comparaître jeudi prochain, le 6 novembre, devant le tribunal de Bir Mourad Raïs.  


Son placement en détention, ordonné jeudi 30 octobre par le juge, avait fait suite à une procédure de comparution immédiate. La justice lui reproche un commentaire publié quelques semaines plutôt sur Facebook concernant Ibtissem Hamlaoui, présidente de l'Observatoire national de la société civile et du Croissant-Rouge algérien. Dans cette publication, Melizi critiquait ouvertement Hamlaoui et évoquait des allégations de mauvaise conduite et de mauvaise gestion au sein des organisations dirigées par cette dernière, ainsi que “des accointances avec des espions Français”.  


Les autorités ont engagé des poursuites pour “outrage à un fonctionnaire public”, “menace envers un fonctionnaire dans l'exercice de ses fonctions” et “non-respect de convocations officielles”.  


Une mesure disproportionnée  

La sévérité de la réponse judiciaire interroge. Même dans les cas de diffamation avérée, la détention provisoire reste une mesure exceptionnelle, généralement réservée aux affaires où existe un risque de fuite ou de récidive immédiate. Placer une femme de 65 ans derrière les barreaux pour un commentaire sur les réseaux sociaux apparaît comme une réponse démesurée, d'autant que Melizi s'était présentée d'elle-même à la convocation de la gendarmerie.  


Mercredi 29 octobre, l'écrivaine s'était rendue à la brigade de la Gendarmerie nationale de Bir Mourad Raïs pour être entendue. On lui avait alors demandé de revenir le lendemain avec son passeport. Dès le jeudi, le juge ordonnait son placement en détention provisoire.  


Sa libération rapide, deux jours plus tard, semble directement liée à la mobilisation sur les réseaux sociaux. Une campagne de dénonciation s'était rapidement organisée sur la toile, pointant du doigt l'arbitraire de cette arrestation. Parmi les voix qui se sont élevées, celle de Mohcine Belabbes, ancien président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD).  

Dans un pays qui célèbre l'anniversaire de la révolution et de la liberté, on arrête l'écrivaine Salima Melizi à cause d'un post sur les réseaux sociaux. Rien n'exprime mieux que cette image la nature du régime en place : un pouvoir qui a peur de l'opinion et considère la parole libre comme une menace pour sa sécurité”, a-t-il écrit.  

Pour Belabbes, cette arrestation n'est pas un incident isolé mais “le symbole d'une époque où l'on juge les intentions et où l'on punit quiconque sort du rang”. Il souligne l'ironie amère du timing : “L'arrestation dans la nuit du 1er novembre n'est pas une coïncidence, mais un paradoxe qui met à nu l'ampleur de la contradiction entre le discours officiel et le slogan de libération répété chaque année. Il est douloureux de voir l'Algérie, née des entrailles de la révolution contre l'oppression, retourner aujourd'hui à une époque où la pensée est emprisonnée et les voix étouffées.”  


Amine B.  

 

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