Enseignement supérieur : les activités scientifiques des Sciences sociales internationales suspendues
- cfda47
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Dans une note adressée aux établissements universitaires, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a demandé à surseoir et d’annuler « toute les manifestations scientifiques » internationales relevant des sciences sociales. Plus que cela, les enseignants et chercheurs préalablement accrédités ou missionnés à cet effet sont concernés par la note et ils sont donc obligés de renoncer à leurs voyages. Étrangement, la note dont nous détenons une copie, a été envoyée le vendredi 21 novembre, un jour férié en Algérie. Pourquoi ? Aucun responsable n’a donné de réponse, surtout que la décision ne semble pas concerner toutes les disciplines, mais elle est réservée spécialement aux sciences humaines.
Ce n’est pas la première fois que des injonctions ciblant des universitaires sont émises par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Il y a une année, les fonctionnaires universitaires étaient interdits de participer à des interventions médiatiques sans autorisation de leur tutelle. Puis, le département de Kamel Bedari avait également restreint la participation des enseignants et chercheurs universitaires à des colloques et séminaires internationaux. Une interdiction qui s’ajoute à une sélection stricte des scientifiques étrangers qui viennent en Algérie, dont le nombre se rétrécit de manière drastique ces dernières années au point d’être réduit à quasiment rien : les universitaires étrangers, qui viennent notamment des universités occidentales et plus spécifiquement françaises, sont considérés comme de potentiels espions dont il faut se méfier.
Toutes ces mesures et restrictions privent les universitaires algériens de contacts parfois précieux avec le monde extérieur. Échanger des expériences et apprendre d’autres scientifiques est une étape nécessaire pour quiconque qui voudrait hisser son niveau de connaissances et le niveau de l’Université algérienne à des standards internationaux. On ne peut jamais évoluer et avancer tout en fermant les portes et les fenêtres qui donnent à voir le monde. L’entre-soi ne produit que la fermeture d’esprit et la reproduction des erreurs commises dans le pays, sans possibilité de confronter les idées et expériences produites par les institutions de l'enseignement supérieur algériens à d’autres sphères internationales.

Essaïd Wakli



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