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Face à la Harga, les autorités algériennes sont dans le déni

  • cfda47
  • il y a 1 jour
  • 2 min de lecture
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Dans une première réaction aux informations faisant état d’une embarcation de 7 adolescents algériens vers l’Espagne, le ministère algérien de la Défense a accusé des « médias hostiles » à l’Algérie d’avoir amplifié ce que les autorités considèrent comme un fait-divers. Plus que cela, le document de l’armée renvoie les journalistes et les médias à d’autres problèmes similaires dans le monde. Puis, le lendemain, des journaux, qui n’avaient pas abordé le sujet, se sont attaqués à l’ancien président du mouvement de la Société pour la Paix (MSP) qui s’était posé la question la veille sur le sens à donner à ces Algériens qui quittent le pays au risque de mourir.


Comme à chaque fois, le pouvoir est dans le déni. Comme toujours, le problème n’est pas dans le fait de la harga, mais dans celui d’en parler. Pire, la communication officielle semble botter en touche en estimant que les Algériens vivent suffisamment dans l’opulence pour ne pas être pris par l’envie de quitter le pays dans les conditions de risque pour leurs vies. Si cela existe, c’est plutôt la faute des réseaux de passeurs ou des réseaux sociaux qui diffuseraient des informations fausses sur les conditions de vies des émigrés une fois arrivés sur le sol européen.


Évidemment que parler d’un sujet aussi sensible que la migration clandestine n’est pas chose aisée. Expliquer les raisons du phonème doit d’abord être l’apanage des spécialistes, des sociologues et d’autres scientifiques qui doivent se pencher sur les raisons réelles qui poussent des milliers d’Algériens à quitter le pays. Car, contrairement à l’idée qui fait qu’il s’agit d’un mouvement de population, il s’agit là plutôt d’une fuite. Puis, les chiffres sont têtus : Selon les données du Haut-Commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR) compilées à la date du 6 juillet, 18 860 personnes sont arrivées en Espagne depuis janvier. Parmi elles, 4 119 sont parties d’Algérie, dont 60 % de nationalité algérienne. Au cours des cinq premiers mois de 2025, le collectif espagnol Caminando Fronteras a enregistré 325 décès sur cette route. Selon la même source, ils étaient 517 pour toute l’année 2024. Ils constituent ainsi la deuxième nationalité la plus représentée, derrière les Maliens (5 551). Une tendance qui place 2025 sur le même rythme que 2024. L’an dernier, l’Agence espagnole de sécurité nationale avait comptabilisé 9 552 Algériens arrivés sur leur territoire, soit 36 % de plus qu’en 2023.


Il est vrai que l’absence de visas amplifie le phénomène. Mais dire que cela est le fait d’autres parties, d’autres pays est de la mauvaise foi ou, pire, de la fuite en avant. Il est peut-être temps de chercher les raisons de cette situation et d’en trouver les remèdes nécessaires au lieu de jeter la responsabilité sur d’autres. Cela ne fait que détourner le regard sur une situation qui ne sera pas réglée. Une maladie non-soignée s’aggrave !


Essaïd Wakli









 
 
 

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