France-Algérie: coup pour coup diplomatique avec l'expulsion réciproque de fonctionnaires
- cfda47
- 14 mai
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Dans un nouveau chapitre de la crise diplomatique franco-algérienne, Jean-Noël Barrot, ministre français des Affaires étrangères, a riposté ce mercredi 14 mai aux récentes mesures algériennes. S'exprimant sur les ondes de BFMTV, il a décrété l'expulsion immédiate de plusieurs diplomates algériens présents sur le sol français.

Cette décision française constitue une réponse directe à l'expulsion lundi dernier de fonctionnaires français en poste à Alger. Le ministre n'a pas mâché ses mots pour qualifier cette initiative algérienne de "décision injustifiée et injustifiable".
La riposte française se veut "strictement proportionnée", selon les termes employés par Jean-Noël Barrot. Elle cible spécifiquement "tous les agents titulaires de passeports diplomatiques qui n'auraient pas actuellement de visa", sans que le nombre exact de personnes concernées ait été précisé. Résumant la logique adoptée, le chef de la diplomatie française a déclaré sans ambages : "Les Algériens ont souhaité renvoyer nos agents. Nous renvoyons les leurs."
Escalade progressive
Le climat diplomatique entre les deux pays s'était déjà considérablement refroidi. Dimanche dernier, les autorités algériennes avaient convoqué le représentant français pour lui signifier l'expulsion de personnels en renfort temporaire, accusés par l'Agence de presse algérienne d'avoir été nommés dans des "conditions irrégulières". Face à cette situation, Paris a réagi en convoquant à son tour le chargé d'affaires algérien mardi. À cette occasion, la France a laissé entendre que d'autres mesures pourraient suivre "en fonction de l'évolution de la situation".
Au cœur de ce désaccord se trouve l'interprétation d'un accord bilatéral de 2013. Selon le Quai d'Orsay, la décision algérienne d'établir de nouvelles conditions d'accès pour les détenteurs français de passeports officiels, diplomatiques ou de service constitue une violation de cet accord. Le ministre Barrot a souligné que ces tensions ne servaient les intérêts d'aucun des deux pays.
Cette nouvelle passe d'armes diplomatique s'inscrit dans une dégradation continue des relations bilatérales. Le ministre français avait déjà qualifié les relations avec Alger de "totalement gelées" depuis la mi-avril, période qui avait vu une première série d'expulsions croisées.
L'épisode actuel marque donc une escalade supplémentaire dans un contexte déjà fortement détérioré entre les deux capitales, sans qu'aucune perspective d'apaisement ne se dessine pour l'instant.
Amine B.



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