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France/Algérie: “Une crise sans précédent” selon le Professeur Lahouari Addi

  • cfda47
  • 22 janv.
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : 23 janv.

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Dans un entretien édifiant accordé à Radio des sans voix, le Professeur Lahouari Addi décrypte la crise diplomatique qui secoue actuellement les relations entre la France et l'Algérie. Expert reconnu des questions algériennes, le professeur dépeint une situation qu'il qualifie de “crise sans précédent”, marquant une rupture historique dans les rapports complexes entre les deux pays.

 

Selon l'expert, deux facteurs majeurs expliquent la détérioration des relations franco-algériennes. D'une part, “le gouvernement algérien reproche au gouvernement français de ne rien faire pour neutraliser les critiques qui proviennent d'une partie de la diaspora”. D'autre part, “la reconnaissance par la France de la marocanité du Sahara” a provoqué une réaction particulièrement virulente de la part d'Alger.

 

Concernant ces points de friction, le Professeur Addi estime que les demandes algériennes sont vouées à l'échec. Il souligne que “la France ne peut pas expulser” les opposants qui disposent soit d'un titre de séjour régulier, soit d'une protection de l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA). Quant à la question du Sahara, il juge la position algérienne “irréaliste”, rappelant que:

“la France est un État souverain qui décide de sa politique étrangère”.

 

Sur l'affaire Boualem Sansal, l'universitaire reconnaît que le gouvernement algérien est en position de force juridique, puisque “Boualem Sansal est algérien et dans le droit aussi bien français qu'algérien, un binational est considéré comme national dans le pays où il est”. Néanmoins, il critique la sévérité de la sanction.

“Sur le fond, Boualem Sansal n'aurait pas dû être mis en prison, il aurait pu avoir une amende”.

 

Abordant la question des influenceurs pro-régime, le Professeur Addi réfute l'idée qu'ils soient des agents du gouvernement algérien. Il pointe plutôt “une absence de culture politique” chez ces individus qui “confondent la critique contre un régime avec la critique contre un pays”.

 

Quant à l'avenir des relations bilatérales, l'expert se montre pragmatique. Il estime que “l'Algérie ne peut pas se permettre une rupture des relations diplomatiques avec la France” et prédit que “dans 3 ou 4 mois, le gouvernement algérien va probablement libérer Boualem Sansal pour raison de santé”. Il souligne également que le “sentiment de culpabilité coloniale” sur lequel jouait l'Algérie dans les années 60-70 a largement “diminué”.




Sophie K.


 
 
 

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