Féminicide de Racha Ziane: Victime de son père, trahie par la justice
- cfda47
- 25 oct. 2024
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Une décision judiciaire controversée vient d'ébranler l'opinion publique algérienne. La cour d'appel a réduit de 15 à 8 ans la peine d'emprisonnement prononcée à l'encontre du meurtrier de Racha Ziane, ravivant le débat sur le traitement judiciaire des féminicides dans le pays.
Les faits remontent au 23 février 2023. Dans le domicile familial, Racha Ziane, 19 ans, succombe sous les coups de son père qui lui assène “cinq coups de couteau dans le dos et le cœur”. L'auteur des faits se livre spontanément aux services de sécurité après l'acte.
L'enquête révèle que la victime avait préalablement subi des violences. Selon les informations communiquées par l'organisation Femmes Algériennes Revendiquant leurs Droits (FARD), la jeune femme avait été victime d'un viol pendant sa minorité par un individu identifié comme “Skandar”, qui l'aurait également agressée physiquement quelques jours avant son décès.
La couverture médiatique de l'affaire suscite également la controverse. La chaîne Al Hayat TV s'est particulièrement distinguée en diffusant des éléments à charge contre la victime, la présentant comme “consommatrice de drogue, déviante et non vierge”, une approche vivement critiquée par les associations de défense des droits des femmes.
Cette affaire intervient dans un contexte de débat croissant sur le traitement judiciaire des violences faites aux femmes en Algérie. Les organisations de la société civile dénoncent une tendance à la clémence envers les auteurs de féminicides et s'inquiètent des répercussions de telles décisions sur la sécurité des femmes algériennes.
Contactés par notre rédaction, plusieurs juristes pointent les insuffisances du cadre légal actuel et appellent à une réforme en profondeur du système judiciaire pour mieux protéger les victimes de violences basées sur le genre.
Le verdict dans l'affaire Ziane relance ainsi le débat sur l'efficacité de l'arsenal juridique algérien face aux violences faites aux femmes, dans un pays où les associations féministes continuent de réclamer un renforcement des mesures de protection.
Sophie K.



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