Guerre des visas diplomatiques : l'Algérie et la France se renvoient la responsabilité
- cfda47
- 21 août
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Un nouveau différend diplomatique oppose l'Algérie et la France autour de la suspension de l'accord d'exemption de visas pour les porteurs de passeports diplomatiques et de service. Chaque partie accuse l'autre d'être à l'origine de cette crise qui illustre la détérioration des relations bilatérales.
Le 19 août 2025, le ministère français de l'Europe et des Affaires étrangères a publié un avis au Journal officiel de la République française concernant la suspension de l'accord algéro-français de 2013 relatif à l'exemption de visas pour les détenteurs de passeports diplomatiques et de service. Dans cet avis, Paris impute la responsabilité de cette suspension au côté algérien, affirmant qu'Alger avait cessé d'appliquer les dispositions de l'accord à compter du 11 mai 2025.
Cette version française est formellement contestée par Alger. Selon un source du ministère algérien des Affaires étrangères citée par l'agence de presse officielle APS, les affirmations contenues dans le communiqué français constituent “de pures allégations mensongères”. La partie algérienne présente une chronologie diamétralement opposée des événements.
D'après la version algérienne, ce sont les autorités françaises qui ont pris les premières mesures restrictives concernant l'entrée des citoyens algériens porteurs de passeports diplomatiques et de service sur le territoire français, et ce dès février 2025. Ces mesures avaient fait l'objet d'une dénonciation officielle par le ministère algérien des Affaires étrangères dans un communiqué daté du 26 février 2025.
La source algérienne détaille que le premier cas de refus d'entrée sur le territoire français d'un porteur de passeport diplomatique algérien a été enregistré le 13 février 2025, suivi d'un second cas le 26 février 2025. Ces deux incidents avaient donné lieu à des demandes officielles de clarification adressées aux autorités françaises.
Selon Alger, la réaction algérienne s'inscrit exclusivement dans le cadre du principe de réciprocité, l'Algérie ayant appliqué des mesures similaires en réponse aux restrictions françaises. La partie algérienne dénonce ce qu'elle qualifie de “mauvaise foi manifeste” du côté français, accusé d'avoir le premier violé les termes de l'accord avant de rejeter la responsabilité sur Alger.
L'escalade a culminé le 7 août 2025, date à laquelle l'Algérie a officiellement notifié à la France sa décision d'abroger définitivement l'accord de 2013. Selon la source du ministère algérien des Affaires étrangères, ce dossier est désormais “clos et de manière définitive” pour la partie algérienne.
Cette nouvelle tension s'ajoute à une série de crises diplomatiques qui ont jalonné les relations algéro-françaises ces dernières années. Au-delà des aspects techniques de l'exemption de visas, ce différend révèle les difficultés persistantes entre les deux pays à maintenir un dialogue apaisé, particulièrement sur les questions de circulation des personnes et de coopération diplomatique.
L'abrogation définitive de cet accord, qui facilitait les déplacements des diplomates et fonctionnaires des deux pays, constitue un recul concret dans les relations bilatérales et pourrait compliquer davantage les échanges officiels entre Alger et Paris.
Amine B.



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