Industrie : Plusieurs PDG d’entreprises publiques limogés

L’emblématique Président-directeur général du groupe public Madar, Charafeddine Amara, a été limogé dans le sillage de la mise de fin de fonctions à plusieurs autres PDG de groupes et entreprises publiques. La mise à l’écart de Charafeddine Amara intervient quelques heures après la mise en détention de Zoheir Khelaf, PDG à la fois de la Société de tabac algéro-émiratie -STAEM, et l’Union tobacco company, UTC, dans lesquelles Madar est actionnaire majoritaire pour le compte de l’Etat algérien.

Nommé en 2015 à la tête de la Société nationale des tabacs et allumettes (SNTA), Charefeddine Amara a été l’artisan de la cession de l’entreprise publique à des partenaires émiratis sous l’impulsion de l’ancien ministre de l’Industrie, Abdesselam Bouchouareb, aujourd’hui en fuite en France. Très proche des cercles de décisions, l’enfant de Tébessa a gravi tous les échelons et échappé à la prison dans plusieurs dossiers   grâce notamment à sa proximité avec les cercles du pouvoir. Il en a été ainsi lors de son passage à la tête de la Fédération algérienne de football. Amara a fait un passage d’une année à la tête de l’instance footballistique en tant qu’ancien président du Chabab Riyadhi de Beluizdad (CRB), dont Madar est propriétaire. Plusieurs dirigeants de la FAF ont été mis en détention dans des affaires liées à la gestion de la FAF. Mais pas Amara, placé uniquement sous contrôle judiciaire.

Le limogeage de Charefeddine Amara intervient quelques heures seulement après la mise sous mandat de dépôt de Zoheir Khelaf, Pdg à la fois de la Staem et de l’UTC. Le dirigeant faisait l’objet, jusque-là, de contrôle judiciaire dans des affaires liées à la vente de tabacs. Un dossier dans lequel sont également impliqués de hauts dignitaires du pouvoir politique.

En plus du PDG de Madar, d’autres dirigeants importants d’entreprises publiques ont été limogés. Il s’agit de celui de Sider, de Annaba, de Batimetal et de la Sonarem, la société nationale des Mines. Comme d’habitude, les autorités n’expliquent jamais leurs décisions. Mais il n’est pas exclu que l’actuel Premier ministre, Sifi Ghrieb, qui était ministre de l’Industrie et ancien PDG d’entreprises publiques, veuille laisser son empreinte dans la gestion des deniers publics.

Essaïd Wakli