Israël-Iran : l’Algérie et 20 pays appellent à une désescalade au Moyen-Orient
- cfda47
- 18 juin
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Le 17 juin 2025, dans un contexte de tensions militaires croissantes entre Israël et l’Iran, un groupe de 21 pays, dont 11 africains, a lancé un appel conjoint à la désescalade et au retour à la diplomatie. Parmi les signataires figurent l’Algérie, l’Égypte, le Tchad, la Gambie, le Pakistan, la Turquie et plusieurs pays du Golfe.
Ce groupe réclame la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient et insiste sur le respect du droit international et la liberté de navigation dans les détroits internationaux.
Les tensions entre Israël et l’Iran ont des répercussions géopolitiques majeures pour l’Afrique du Nord, une région à la croisée des intérêts stratégiques, énergétiques et diplomatiques.
Une initiative diplomatique menée par l’Égypte
Lancée à l’initiative du ministère égyptien des Affaires étrangères, cette déclaration exhorte à la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient, sans exception. Bien que non nommée, la déclaration vise implicitement Israël, seul pays de la région soupçonné de posséder l’arme nucléaire sans l’avoir officiellement reconnu.
Les signataires insistent également sur la nécessité de protéger les sites nucléaires civils soumis au contrôle de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), et de garantir la liberté de navigation dans les détroits internationaux, notamment en mer Rouge, où la sécurité maritime est menacée depuis le début de la guerre de Gaza.
Un contexte d’escalade militaire
Depuis le 13 juin 2025, l’armée israélienne mène des frappes massives contre des installations iraniennes, accusant Téhéran de vouloir se doter de l’arme nucléaire. L’Iran, de son côté, nie toute intention militaire et affirme poursuivre un programme nucléaire civil. Cette confrontation a déjà fait de nombreuses victimes et fait craindre une extension régionale du conflit.
Les pays d’Afrique du Nord sont souvent partagés entre leurs alliances occidentales (notamment avec l’Europe et les États-Unis) et leur solidarité régionale avec les pays musulmans. L’appel à la désescalade lancé par l’Algérie et d’autres pays africains reflète cette volonté de neutralité active, mais les pressions internationales pourraient les forcer à clarifier leur position.
La société algérienne est historiquement solidaire de la cause palestinienne et critique envers Israël. Le conflit pourrait raviver une mobilisation populaire en faveur de l’Iran ou contre les puissances occidentales, ce qui pourrait renforcer le discours souverainiste du gouvernement mais aussi accentuer les tensions internes si la situation économique se dégrade.
L’Algérie, une voix constante pour la paix
L’Algérie, fidèle à sa tradition diplomatique de non-alignement et de soutien au droit international, s’est jointe à cet appel pour éviter une déstabilisation régionale. Elle réaffirme son attachement à la souveraineté des États, au désarmement nucléaire et à la résolution pacifique des conflits.
Le conflit pourrait raviver des tensions internes, notamment dans les pays où les opinions publiques sont sensibles à la cause palestinienne ou critiques envers les alliances occidentales. Cela pourrait se traduire par des manifestations, une radicalisation de certains discours politiques, voire des troubles sociaux.
L’Algérie s’est positionnée comme l’une des rares voix africaines à condamner fermement les frappes israéliennes contre l’Iran. Cette prise de position renforce son image de puissance diplomatique indépendante en Afrique et dans le monde arabe, mais pourrait aussi l’exposer à des pressions occidentales, notamment de la part de pays alliés d’Israël.
Réactions internationales
L’appel a été salué par plusieurs organisations internationales, dont l’ONU, qui a également exhorté à une désescalade immédiate et à la protection des civils. Le président français Emmanuel Macron a convoqué un Conseil de défense et appelé à une initiative diplomatique européenne pour mettre fin aux hostilités.
En affichant un soutien clair à l’Iran, l’Algérie pourrait fragiliser ses relations avec certains partenaires économiques ou diplomatiques, notamment ceux engagés dans les Accords d’Abraham. Cela pourrait compliquer certaines coopérations régionales ou projets d’intégration économique.
Dans un contexte de guerre régionale, l’Algérie pourrait renforcer sa vigilance sécuritaire, notamment à ses frontières sud et est, pour éviter toute infiltration de groupes armés ou instrumentalisation idéologique du conflit sur son territoire.
Sécurité régionale et stabilité politique
L’escalade militaire au Moyen-Orient fait craindre une extension du conflit vers les pays voisins. L’Algérie, la Tunisie, la Libye et l’Égypte redoutent une déstabilisation accrue, notamment via des groupes armés transnationaux ou des tensions communautaires exacerbées. L’Algérie, en particulier, reste vigilante face à toute tentative d’instrumentalisation religieuse ou idéologique du conflit.
La mer Rouge et le canal de Suez, essentiels pour le commerce mondial, sont directement menacés par les tensions. L’Égypte, qui tire d’importants revenus du canal, subit déjà une baisse du trafic maritime et des importations de gaz israélien, ce qui affecte sa production d’électricité.
Une flambée des prix du pétrole et du gaz pourrait frapper durement les économies nord-africaines, déjà fragilisées par l’inflation et les dettes publiques. L’Algérie, bien que productrice d’hydrocarbures, pourrait voir ses exportations perturbées si les routes maritimes sont affectées.
Yacine M
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