Istanbul: «les mères du samedi» marquent leur 1000ème semaine de veillée

Ce samedi 25 mai, les « Mères du samedi » se sont réunies pour la 1000ème fois consécutive sur la place Galatasaray à Istanbul, afin de demander justice pour leurs proches disparus ou en détention depuis les années 1990.

Le mouvement des Mères du samedi, inspiré par les mères argentines de la Plaza Del Mayo, a commencé en 1995 avec pour objectif de retrouver les disparus et de demander des comptes aux responsables.

Pour Maside Ocak, dont le frère a été retrouvé mort après son arrestation en 1995 : « Galatasaray n’est pas seulement une place ; c’est un cimetière pour lequel nous nous battons »

La 1000ème manifestation de cette semaine souligne l'engagement continu des Mères du samedi à demander justice pour les disparus en Turquie, avec leur slogan « Vous les avez pris vivants ; nous voulons qu'ils reviennent vivants. »

Cette lutte a permis de réduire le nombre de disparitions forcées, mais elle reste déterminée à obtenir la vérité et la vie pour leurs proches disparus.

Suite à la répression policière, la manifestation des Mères du samedi a été interdite en 1999, puis autorisée en 2009 grâce à des réformes démocratiques. Cependant, elle a de nouveau été interdite en 2018 suite à un durcissement du pouvoir après le coup d'État de 2016 contre le président turc Erdogan.

C'est la millième semaine de notre veillée, marquée par des actions de désobéissance civile sans allégeance, selon Eren Keskin, co-présidente de l'Association des droits de l'Homme qui soutient les Mères du samedi. Elle espère que cette avancée contribuera à une démocratisation plus large dans tout le pays.

Par ailleurs, la Cour constitutionnelle turque a déclaré en novembre 2022 et mars 2023 que le droit de réunion pacifique des manifestants avait été enfreint et qu'il ne devait pas être violé à nouveau.

En Algérie, un mouvement dédié à la lutte pour la mémoire et la vérité existe. Ce mouvement est porté par le collectif des familles de disparus.

Malgré la répression qu’elles subissent, ces familles restent déterminées et organisent régulièrement des rassemblements en Algérie. Leur objectif principal est d’exiger la réouverture du dossier des disparus.

Yacine M