Jean-Pierre Chevènement exhorte l'Algérie et la France à rétablir le dialogue
- cfda47
- 5 févr.
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L’homme politique français Jean-Pierre Chevènement, représentant de la gauche souverainiste, a saisi l’occasion de la mention de son nom par le président algérien Abdelmadjid Tebboune pour plaider en faveur d’un réchauffement des relations franco-algériennes. Dans une interview accordée au journal Le Figaro, il a insisté sur la nécessité d’un dialogue basé sur le respect mutuel et les intérêts communs.
L’appel de Chevènement intervient à un moment où les relations entre Alger et Paris connaissent de vives tensions. Plusieurs dossiers sensibles ont marqué ces derniers mois, notamment l’arrestation de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal en Algérie, la reconnaissance par Emmanuel Macron de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, ainsi que les mesures prises par le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, contre des influenceurs algériens jugés hostiles à la France.
Face à ces différends, Chevènement estime qu’il est essentiel de ne pas se laisser emporter par des « turbulences émotionnelles », mais plutôt de se concentrer sur les intérêts stratégiques qui lient les deux pays. Il rappelle notamment que les échanges commerciaux entre la France et l’Algérie s’élèvent à près de 12 milliards d’euros par an et souligne l’importance de la diaspora algérienne en France, qui compte environ trois millions de personnes.
L’ancien ministre plaide pour une coopération inspirée par l’approche du général de Gaulle, qui, malgré les tentatives d’assassinat orchestrées par l’OAS, a toujours prôné un dialogue constructif avec Alger. Pour Chevènement, seul un partenariat équilibré, fondé sur le respect mutuel, peut permettre aux deux pays de dépasser les tensions actuelles.
Il rejoint ainsi la position exprimée par Bruno Retailleau, qui appelle à une refonte des relations franco-algériennes sur la base d’une « relation d’égal à égal ».
Interrogé sur l’arrestation de l’écrivain Boualem Sansal, Chevènement insiste sur l’importance du respect des droits fondamentaux. Il cite en référence une célèbre déclaration du général de Gaulle en 1960 sur Jean-Paul Sartre :
« On n’emprisonne pas Voltaire ! ».
À travers cette analogie, il exhorte le président algérien Abdelmadjid Tebboune à s’inspirer de cet esprit en garantissant la liberté d’expression et le respect des droits de la défense.
Jean-Pierre Chevènement n’est pas étranger aux débats sur les relations entre la France et l’Algérie. Candidat à l’élection présidentielle de 2002, il s’est toujours distingué par ses prises de position souverainistes et son refus d’une mondialisation sans frontières.
Avec son dernier appel au dialogue, il espère contribuer à une désescalade des tensions et à un retour à une coopération pragmatique entre les deux nations. Reste à savoir si son plaidoyer sera entendu, tant en Algérie qu’en France.
Tania Aksel
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