Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a fermement appelé lundi à l'annulation du décret 54, en vertu duquel la plupart des journalistes détenus par le régime ont été poursuivis. Une demande martelée par son président Zied Dabbar lors d'une journée de soutien aux professionnels des médias emprisonnés.
M. Dabbar a dénoncé le recours à ce texte controversé pour réprimer et emprisonner des journalistes sur la base de leurs écrits, positions et opinions. “Il n'existe qu'une seule norme pour les juger : leur exposition aux abus, à l'injustice et à l'emprisonnement du fait de contenus journalistiques”, a-t-il affirmé.
Qualifiés de “prisonniers du journalisme et de l'opinion”, les journalistes détenus bénéficient du soutien indéfectible du SNJT, quelle que soit la nature du média pour lequel ils travaillent ou leurs orientations politiques. “Notre rôle est de défendre nos confrères, conformément aux valeurs de solidarité professionnelle”, a rappelé M. Dabbar.
Le président du syndicat a réaffirmé son indépendance et sa détermination à mener cette bataille en tant que “syndicat militant”, sans se laisser soumettre à des pressions ou tentatives d'instrumentalisation partisanes. “Nous n'agirons pas par procuration au profit d'un quelconque parti ou front politique”, a-t-il martelé.
L'appel à l'annulation du décret 54 figure donc au cœur des revendications du SNJT, convaincu que ce texte bafoue la liberté d'expression des journalistes tunisiens.
Sophie K.