L’école en Algérie : des disparités qui posent problème
- cfda47
- 1 juil.
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Dernière mise à jour : 1 juil.

L’annonce des résultats du BEM, le Brevet d’enseignement moyen, a donné lieu à des commentaires voire de la controverse. Au-delà du taux de réussite national, un peu moins de 68%, la déclaration du ministre de l’Education nationale, Mohamed-Seghir Sadaoui, concernant le classement des régions du pays dans le résultat final de cet examen pose des questions. Il a en effet affirmé que « l’école algérienne » de Paris est arrivée en premier, devant Tizi-Ouzou. Une bizarrerie qui n’a pas manqué de susciter des commentaires d’indignation sur cet étrange parallèle entre une école et des wilayas du pays. S’agit-il d’une déclaration réfléchie ou d’un lapsus qui a dépassé la pensée du ministre, qui était jusque-là conseiller du Président de la République ?
Quoiqu’il en soit, cette sortie hasardeuse du ministre de l’Education nationale cache en réalité un véritable malaise traduit par ces écarts dans les résultats enregistrés par les différentes wilayas du pays. Il est aisément constatable en effet que les régions du Nord enregistrent plus d’élèves qui réussissent dans les examens de fin d’année, soit au BEM ou encore au Baccalauréat.
Les résultats diminuent à fur et à mesure qu’on va vers le Sud du pays. Dans certaines wilayas, notamment dans l’Extrême Sud, le taux de réussite tourne autour de 30%. Inacceptable !
Mais au lieu de tenter de fuir cette réalité, le gouvernement, à commencer par le ministre de l’Education, doit tenter de comprendre les raisons qui font que certaines wilayas enregistrent des taux de réussite plus élevés que d’autres. Il y a évidemment des raisons sociales, sociologiques et géographiques à ce décalage.
La perception que se font certains de l’école n’est pas forcément la même dans toutes les régions du pays. Cela doit être expliqué par des sociologues et autres spécialistes. Mais à cette situation, il existe surtout des raisons objectives, faciles à constater sur le terrain : il y a dans les wilayas du Nord d’avantages de structures scolaires qu’il n’en existe dans celles des Hauts-Plateaux et surtout du Sud qui sont tellement vastes et très peu peuplées que la construction d’avantage d’écoles et autres infrastructures publiques n’est pas une œuvre facile.
Dans certaines régions, les élèves ne peuvent même pas aller à l’école soit à cause de l’éloignement soit faute de routes goudronnées. Des témoignages d’enfants et de leurs parents dans ce sens sont poignants ! Comment peuvent-ils avoir la possibilité de rivaliser avec des compatriotes qui ont l’école, la cantine et le transport scolaire à proximité de leur lieu de résidence ? C’est le moindre des bons sens !
C’est à cela que les autorités -et pas que le ministre de l’Education- doivent s’attaquer sérieusement. Ces disparités en développement entre les régions du pays ne peuvent produire du bon !
E. Wakli
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