
Dans un communiqué rendu public, l’organisation, Actions-détenus qui regroupe des militants d'horizon différents de la diaspora en France, regrette «le peu d’effets observés suite aux dernières déclarations de détenus en cours de procès alléguant d’actes de torture, entre autres celles de Slimane Bouhafs, Mohamed Benhalima et de Tahar Gacem».
« Dans ce pays de non droit et de l’arbitraire total qu’est devenue l’Algérie, la torture se banalise dangereusement ». C’est ainsi qu’Actions-détenus décrit la situation des droits humains en Algérie, et « le silence de la justice », notamment « depuis les révélations de nombreux détenus ayant été victimes d’«actes de torture».
« On est loin de l’émoi provoqué en février 2021 par l’affaire Walid Nekkiche dans l’opinion publique », ajoute-t-elle.
« Relayée abondamment par la presse encore présente et les réseaux sociaux, cette affaire avait mobilisé la société, acculant ainsi le parquet général d’Alger à réagir et à ouvrir une enquête. Ce premier cas révélé de torture avec abus sexuels avait été précédé par des témoignages de sévices et violences physiques subies par les activistes du Hirak dont Brahim Laalami et le leader politique Karim Tabou qui en plus de brutalités avait vécu une mise en isolement total pendant plusieurs jours », affirme l’organisation.
« Des derniers procès tenus lors de la session criminelle actuelle, nous sont parvenus des témoignages glaçants des détenus jugés: ce sont des abus sexuels sur de jeunes hommes, des actes de torture utilisant l’eau, le verre et autres pratiques, des humiliations diverses, des violences exercées sur une femmes âgée, des aveux extorqués sous la contrainte, etc.» poursuit t-elle.
Selon l'organisation , «le sentiment d’effroi devant ces révélations se double d’un sentiment de consternation devant la quasi indifférence du tribunal à ces propos, lesquels semblent étonnamment banalisés au risque d’en faire désormais la norme dans le traitement d’un détenu».
Actions-détenus se demande si «les procureurs de la République ont ouvert une information judiciaire, les juges ont demandé des compléments d’enquête, ou les avocats ont porté plainte notamment lors de l’instruction de ces affaires au moment des faits».
Elle appelle à «la vigilance pour ne pas contribuer à cette banalisation par notre silence devant de tels faits violant les droits humains les plus fondamentaux en attentant à la dignité et à l’intégrité physique des personnes»et estime que «le pouvoir actuel doit répondre de tous ces actes, s’ils sont avérés, devant le peuple algérien et devant les Nations Unies, institution envers laquelle l’Algérie s’est engagée en ratifiant, en 1989, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques qui interdit la torture ainsi que la Convention internationale contre la torture et autres traitements cruels, inhumains et dégradants».
La Rédaction