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Laurent Nuñez tend la main à Alger sans rompre la ligne dure de Paris

  • cfda47
  • il y a 8 heures
  • 2 min de lecture
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La nomination de Laurent Nuñez au ministère de l’Intérieur ravive un sujet sensible des relations franco-algériennes : la coopération migratoire et sécuritaire, gelée depuis plus d’un an. Le nouveau locataire de la place Beauvau tente d’allier fermeté et apaisement.  



Depuis l’automne 2023, les canaux entre Paris et Alger sont grippés. L’Algérie refuse de délivrer les laissez-passer consulaires nécessaires au renvoi de ses ressortissants sous obligation de quitter le territoire français (OQTF). En retour, la France a réduit les visas accordés aux Algériens avant de rétablir partiellement le flux à la fin de 2024, sans que la confiance ne revienne.


C’est dans ce contexte que Laurent Nuñez, fils d’un pied-noir d’origine andalouse, a pris la tête du ministère de l’Intérieur. Invité dimanche 19 octobre de l’émission Questions politiques, il a appelé à un « bougé » dans un dialogue sécuritaire qu’il juge « indispensable ».  


« On a 40 % d’Algériens dans les centres de rétention administrative », a précisé le ministre, promettant de relancer la délivrance des laissez-passer. À Alger, cette déclaration a été perçue avec prudence : la question des expulsions touche à la fois aux équilibres politiques internes et à la mémoire post-coloniale.  


Dans le même temps, un rapport parlementaire rendu public le 15 octobre, signé par les députés macronistes Mathieu Lefèvre et Charles Rodwell, propose de revoir l’accord franco-algérien de 1968, qui encadre le statut particulier des ressortissants algériens en France.  


Cet accord, régulièrement contesté par la droite et l’extrême droite, accorde aux Algériens un régime dérogatoire en matière de séjour, d’emploi et de protection sociale. Laurent Nuñez s’est gardé de toute surenchère : « Il fonctionne, il n’est pas complètement parfait, je vous le concède, mais pour l’instant, ce n’est pas à l’ordre du jour. »  


Cette position tranche avec celle de son prédécesseur Bruno Retailleau, qui plaidait ouvertement pour sa remise en cause. En 2024, les Algériens représentaient la première communauté étrangère en France avec près de 650 000 personnes, et la première nationalité interpellée en situation irrégulière (33 754 personnes).  


S’il entend maintenir la politique migratoire de Gérald Darmanin, Laurent Nuñez s’attache à la présenter sous un jour moins clivant. « J’aurai la même fermeté, mais une rupture dans la forme », a-t-il insisté.


Refusant d’employer le terme d’« assimilation », il préfère parler d’« intégration par le respect des règles républicaines ». Une nuance sémantique, mais lourde de sens à un moment où la France cherche à rétablir un équilibre fragile entre contrôle migratoire et cohésion nationale- tout en ménageant un partenaire algérien aussi indispensable que susceptible.  


Sophie K.  



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