L’écrivain Tahar Ben Jelloun : “Sansal n’a pas mérité la prison”

L’annonce de la libération de Boualem Sansal, écrivain algérien reconnu pour son franc-parler et son œuvre sans concession, a provoqué un soulagement mêlé d’indignation dans le monde littéraire. Parmi les voix qui se sont élevées, celle de Tahar Ben Jelloun, prix Goncourt et figure majeure des lettres marocaines, résonne avec force. Tout en saluant la fin d’une détention jugée injuste, il rappelle que l’incarcération de Sansal fut « absolument cruelle et dégueulasse », une épreuve infligée à un homme dont la seule faute fut d’avoir brisé « le tabou des frontières de l’Algérie ».

Tahar Ben Jelloun «l’emprisonnement de Sansal est une cruauté indigne»

L’écrivain marocain Tahar Ben Jelloun a salué avec soulagement la libération de Boualem Sansal, figure majeure de la littérature algérienne. Tout en exprimant son indignation face à l’épreuve que l’auteur a dû traverser, il a rappelé que l’incarcération de Sansal fut « absolument cruelle et dégueulasse ». Selon lui, l’auteur de Le Village de l’Allemand n’avait fait qu’ouvrir un débat nécessaire en brisant « le tabou des frontières de l’Algérie », un geste intellectuel qui ne saurait jamais justifier une sanction aussi brutale.

Boualem Sansal, connu pour son écriture sans concession et son regard critique sur les dérives politiques, retrouve aujourd’hui sa liberté après une détention qui a suscité une vague de réactions dans le monde culturel et intellectuel. Ben Jelloun, prix Goncourt et voix respectée au-delà du Maroc, souligne que l’âge et le parcours de Sansal devraient inspirer respect et reconnaissance, non pas répression.

Cette libération, bien que tardive, met en lumière la fragilité des espaces de liberté dans la région et rappelle la tension persistante entre création littéraire et pouvoir politique. En dénonçant la prison comme une réponse disproportionnée, Tahar Ben Jelloun insiste sur la nécessité de protéger la pensée critique et de défendre la dignité des écrivains. Ses mots résonnent désormais comme un appel à transformer la solidarité exprimée en vigilance active contre toute tentative d’étouffer la liberté d’expression.

La libération de Boualem Sansal ne saurait effacer l’injustice de son incarcération.

Yacine M