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La Berlinale 2024 sous les couleurs de la Palestine: Un regard critique sur Israël


La Berlinale, dans toute sa splendeur, s’est parée des couleurs de la Palestine. Si les dirigeants occidentaux ont peut-être perdu leur sensibilité humaine, il en va tout autrement pour leurs peuples et leurs artistes.


Lors de cette prestigieuse cérémonie du dimanche 25 février, le cinéaste américain Ben Russell, lauréat pour son film Direct Action, co-réalisé avec le Français Guillaume Cailleau, a gravi la scène, arborant fièrement un keffieh palestinien, pour accuser Israël de génocide.


Mais ce n’était pas tout. L’auteur de documentaires palestinien, Basel Adra, aux côtés d’un collectif de réalisateurs palestiniens et israéliens, a également été honoré pour son film No Other Land, qui traite des expulsions de Palestiniens en Cisjordanie. Sans mâcher ses mots, il a accusé Israël de « massacrer » la population palestinienne et a vertement critiqué les ventes d’armes allemandes à l’État hébreu. Leurs prises de position ont été chaleureusement applaudies par l’audience, témoignant ainsi de l’engagement et de la sensibilité des artistes envers cette cause brûlante.


Pourtant, le maire Kai Wegner, gardien de cette capitale berlinoise qui a scintillé de mille feux à travers les siècles, diffusant les idées de Lumière à travers le monde, a pris la parole avec fermeté. Il a déclaré : « L’antisémitisme n’a pas sa place à Berlin, et cela vaut également pour les artistes ». Puis, il a ajouté d’un ton résolu : « Ce qui s’est déroulé hier à la Berlinale constitue une relativisation insupportable ».


Quant à la direction de festival, il semble qu’elle a pris une position de défense de la liberté d’expression à travers un communiqué transmis à l’AFP : « les déclarations des cinéastes sont considérées comme des « opinions individuelles et indépendantes du festival, ne reflétant en rien la position officielle de la Berlinale ». Cependant, elles doivent être acceptées tant qu’elles respectent le cadre légal. Simultanément, la direction du festival a exprimé sa compréhension face à l’indignation suscitée par ces propos, jugés par certains comme trop partiaux, prononcés lors de la cérémonie de remise des prix.


Le financement principal du festival de cinéma de Berlin provient du gouvernement allemand, qui, suite aux atrocités nazies, a élevé la protection d’Israël au statut de priorité nationale et a fait de la lutte contre l’antisémitisme l'une de ses principales missions.


Pourtant, condamner Israël pour le génocide en cours ne saurait être assimilé à de l’antisémitisme, ce spectre agité chaque fois que l’entité sioniste fait l’objet de critiques.


L’antisémitisme, ce subterfuge sémantique, inflige de profondes blessures à la liberté de pensée et à la critique en Occident. Cependant, avec la guerre menée contre Gaza par le gouvernement extrémiste et raciste de Netanyahu, ce stratagème commence à vaciller, tel un oiseau aux ailes fatiguées.


Yacine M

 

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