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La délinquance : le rôle des réseaux sociaux comme outil de justice citoyenne

  • cfda47
  • 6 sept.
  • 2 min de lecture
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Un kidnappeur d’enfant interpellé, un chauffard arrêté et un agresseur mis sous mandat de dépôt : en trois jours à peine, la chronique judiciaire algérienne annonce quasi-quotidiennement des arrestations et d’interpellations de toutes sortes de délinquants arrêtés grâce aux vidéos diffusées par des citoyens sur les réseaux sociaux. Ce sont ainsi des dizaines d’affaires qui sont traitées rapidement par les services de sécurité et la justice grâce à des lanceurs d’alerte d’un genre nouveau.


L’utilisation des réseaux sociaux comme moyen d’alerter les autorités sécuritaires et judiciaires sur des faits de délinquance est donc devenue salutaire. Pourtant, jusque-là, le pouvoir algérien s’est précipité, dès 2021, à légiférer sur la question en criminalisant des publications sur les réseaux sociaux, plus particulièrement Facebook. Ainsi, des dizaines d’activistes ou parfois de simples citoyens se sont trouvés devant les tribunaux, avec de lourdes accusations sur la base de critiques ou parfois de simples commentaires sur Facebook. Ils sont considérés comme de vulgaires délinquants et jugés à de lourdes peines de prison. Les exemples sont légion et tous ont présenté les mêmes tares : avoir critiqué, parfois de manière humoristique, le pouvoir ou ses représentants et plus particulièrement le chef de l’Etat.

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Cette loi dite de « crimes électroniques » ne concerne pas que les citoyens lambda. Des journalistes, des médias et des personnalités politiques ont été condamnées sur la base de cette loi dont l’un des articles accuse les prévenus de « publication pouvant porter atteinte à l’intérêt national » ou « exposition, en public, d’informations susceptibles de créer le désordre ». Les accusations et les formules diffèrent d’un article de loi à un autre, mais le résultat est le même : empêcher les Algériens de s’exprimer sur les réseaux sociaux après les avoir privés de parole sur les médias classiques.


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Plus que cela, la justice algérienne refuse souvent d’utiliser les vidéos et photographies prises par des citoyens comme preuves pour condamner dans des crimes et délits ; a fortiori lorsque ces preuves matérielles sont présentées par la partie civile. Souvent, l’argument utilisé par les juges est que ces images et photographies peuvent être manipulées. Et cela est très possible surtout en présence de logiciels très puissants capables de transformer ou modifier n’importe quelle photographie ou image. Cela s’est produit parfois. Mais des images et des photos peuvent servir de preuves pour élucider des crimes et des affaires complexes.


Ce qui se passe ces derniers temps avec ces séquences devenues quotidiennes où des délinquants se font arrêter, en un temps record, grâce aux vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, doit donner à réfléchir aux autorités algériennes. Abandonner ces lois liberticides qui empêchent les Algériens de s’exprimer librement est la moindre des choses. C’est du simple bon sens.



Essaïd Wakli

 
 
 

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