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La harga, à qui la faute ?

  • cfda47
  • 7 sept.
  • 2 min de lecture
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Des images largement diffusées sur les réseaux sociaux montrent sept adolescents partis des côtes algéroises arrivés sur les côtes espagnoles sains et saufs. Interceptés par la police espagnole qui les a placés dans un centre de rétention pour mineurs, les jeunes harragas ont fêté leur arrivée en territoire ibérique comme un exploit, une délivrance, une entrée dans un paradis rêvé, fantasmé. Leurs déclarations, exprimées sur l’effet de l’euphorie, confirment qu’ils avaient déjà planifié leur départ. Mieux -ou pire, c’est selon- ils connaissaient les lois espagnoles et savaient qu’être mineurs, c’est avoir une garantie de rester en Espagne.


Ce n’est pas la première fois que des Algériens embarquent sur des bateaux de fortune pour rejoindre les côtes européennes et plus particulièrement l’Espagne. Des familles entières, avec parfois des enfants en bas âge, prennent la mer au risque de chavirer avant d’arriver à destination. Le but ? Quitter l’Algérie. Pourquoi ? chacun a ses raisons ; Il y en a qui le font pour des raisons économiques, parce que travailler en Algérie ne permet pas une vie décente ; d’autres partent pour offrir une meilleure éducation à leurs enfants, d’autres encore pour fuir une oppression sociale et politique de plus en plus pesante, une quête de liberté, d’autres par mimétisme. Mais entre ces gens-là, il y a un point commun : celui d’un malaise qui pousse les gens à vouloir changer de pays, à tout quitter pour espérer vivre dans un paradis souvent incertain.


Personne ne peut interdire aux Algériens de chercher leur bonheur. Mais comme dans chaque acte, il y a la responsabilité. Celle de l’Etat qui ne cherche pas à juguler le phénomène en enlevant les raisons qui poussent les Algériens à vouloir quitter leur pays. Cela passe évidemment par de vraies réformes, politiques d’abord. Le rôle de l’Etat est ensuite de lutter contre les réseaux de passeurs qui exploitent la détresse des gens pour se mettre plein les poches en organisant des traversées dangereuses de la mer. Des coups de filets sont souvent opérés, mais cela ne suffit pas surtout, et tout le monde sait qu’il y a des complicités parmi les agents de l’Etat qui laissent partir ces embarcations.


Mais dans le lot des responsabilités, il y a celle des parents. Comment sept adolescents, qui sont donc mineurs et sous la responsabilité de leurs parents, ont pu quitter le pays sans que personne ne s'en rende compte ? Les familles étaient-elles au courant du plan d’évasion qui était en préparation depuis longtemps ? S’il est difficile de répondre à ces questions et interrogations, les questions demeurent légitimes. Et les familles ne peuvent d’extraire de cette responsabilité surtout qu’une telle aventure pouvait mettre en péril la vie de leurs enfants.


Quoiqu’il en soit, cette affaire des mineurs « harragas » ne doit pas passer inaperçue. Malgré la fermeture de quasiment tous les espaces médiatiques et politiques, un débat doit avoir lieu sur un phénomène qui ne doit plus être ignoré.


Essaïd Wakli

 
 
 

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