La lueur de l'espoir dans l'obscurité : François Gèze et son engagement en Algérie
- cfda47
- 31 août 2023
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Un ami de l’Algérie vient de nous quitter.
Il convient de rappeler que François Gèze, dans son rôle d'éditeur au sein de la maison d'édition "La Découverte", fut le dépositaire de témoignages d'une portée exceptionnelle tels que "La Sale Guerre" de Habib Souaïdia en 2001, récit saisissant d'un ancien officier des forces spéciales de l'armée algérienne, ainsi que "Qui a tué à Bentalha ? Chronique d'un massacre annoncé" de Nesroulah Yous avec Salima Mellah en 2000.
Il publia également "Françalgérie, crimes et mensonges d'États" en 2004, ouvrage signé de la plume de Lounis Aggoun et Jean-Baptiste Rivoire, et en 2011, "Le Crime de Tibhirine. Révélations sur les responsables" de Jean-Baptiste Rivoire.
Ces publications, retentissantes en Algérie, heurtèrent profondément l'institution militaire de l'époque, secouant les fondements mêmes du statu quo.
Après les remous de Mai 68, François Gèze, en sa qualité de jeune militant de la gauche engagée, embrassa la cause de la libération des peuples d'Amérique latine, portant son attention sur le Chili et le Pérou.
Cependant, lors de son intégration aux éditions Maspero, il plongea profondément dans l'étude de l'Algérie, explorant ses auteurs et son riche champ anthropologique.
Ce fut après l'effritement du processus démocratique en janvier 2011, orchestré par les généraux, qu'il se joignit aux rangs de l'association Algeria Watch.
Au travers de ses publications et de ses réseaux d'assistance aux réfugiés algériens en Europe, François Gèze œuvra inlassablement pour la défense des droits de l'homme en Algérie.
Durant les décennies 90 et 2000, une époque où internet n'était qu'à ses balbutiements et où les tirs à bout portant visaient quiconque cherchait à s'informer, il joua un rôle de premier plan dans la dissémination et l'analyse de l'information en Algérie, offrant un précieux éclairage dans des temps sombres.
Ainsi, François Gèze, tel un ami fidèle de l'Algérie, a laissé une empreinte indélébile sur l'histoire de cette nation tourmentée.
Par sa passion pour la vérité, sa défense intrépide des droits de l'homme, et sa perspicacité inestimable, il a éclairé les chemins obscurs de l'injustice et de la répression.
Son départ laisse un vide profond, mais son héritage demeure, rappelant à tous que la quête de la justice et de la liberté est un combat qui transcende les frontières, un combat auquel il a dédié sa vie avec une générosité inégalée.
La rédaction



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