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Loi de finances 2026 : les Algériens de l'étranger face à des mesures jugées "symboliques"

  • cfda47
  • il y a 1 minute
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Le député Abdelouahab Yagoubi dresse un bilan peu reluisant du volet diaspora de la loi de finances adoptée mi-novembre à l'APN. Entre taux de change consulaire déconnecté de la réalité et consulats saturés, les avancées promises tardent à venir.  


La déception transparaît dans le compte-rendu du député Abdelouahab Yagoubi, chargé du dossier des Algériens de l'étranger à l'Assemblée populaire nationale. Après l'adoption de la loi de finances 2026 le 18 novembre dernier, il ne cache pas son amertume : “Désolé, je n'ai pas tant de fausses-bonnes nouvelles à vous annoncer”. Un aveu qui en dit long sur l'état d'esprit qui règne parmi les représentants de la diaspora.  


Le texte ne comporte en effet que deux mesures emineurese concernant les Algériens établis à l'étranger, alors que leur apport économique au pays et leur rôle dans le rayonnement national sont unanimement reconnus. La première concerne le passeport biométrique, maintenu à 6 000 dinars. Il ne s'agit toutefois pas d'un geste politique, prévient le député, mais d'une simple emise en conformité administrativee revendiquée depuis des années et qui n'aurait ejamais dû être différéee. Autrement dit, rien de nouveau.  


La seconde mesure porte sur le taux de change consulaire, qui passe de 1 euro pour 100 dinars à… toujours 100 dinars. Le problème, est que le taux officiel dépasse désormais les 150 dinars pour un euro, creusant un écart considérable. “L'écart entre le taux consulaire et le taux officiel va de 1 à 2, voire 2,5”, souligne Yagoubi. Une distorsion qui pénalise directement les usagers et alimente le sentiment d'être traités différemment des résidents en Algérie.  


Une nouveauté, toutefois : la carte consulaire CICOP, proposée à 15 000 dinars pour cinq ans. Mais là encore, l'enthousiasme est de courte durée. Cette carte ne permet qu'une seule opération dans la vie du bénéficiaire, une restriction qui en limite sérieusement l'intérêt. Le député y voit “une véritable avancée”, tout en reconnaissant qu'elle reste “sans incidence réelle sur la mobilité ni sur le confort d'exercice de la citoyenneté”. Un geste symbolique…encore.  


Au-delà de ces mesures, c'est l'absence de réforme structurelle qui inquiète. Depuis 2023, “aucun dossier structurant” n'a été déposé pour les Algériens de l'étranger, déplore le député. Les avancées obtenues les années précédentes, comme la gratuité de l'acte de naissance, ont été reconduites sans débat parlementaire. Le sujet semble relégué au second plan.  


La question des transports illustre cette paralysie. “L'absence de concurrence réelle continue d'étouffer les prix et l'innovation”, constate Yagoubi, pointant du doigt les pratiques saisonnières d'Air Algérie et l'opacité tarifaire. Malgré ses interpellations répétées, le ministère des Transports reste muet. Le modèle de la compagnie nationale, jugé “fermé et archaïque”, contraste avec les standards internationaux. Mais aucune stratégie de mobilité pour la communauté n'émerge.  


Quant aux consulats, ils fonctionnent “en surcharge chronique”, liste le député : effectifs insuffisants, locaux exigus, files d'attente interminables, procédures lentes et digitalisation quasi inexistante. Des dysfonctionnements qui empoisonnent le quotidien de milliers d'Algériens à l'étranger, contraints de jongler avec une administration dépassée.  


“Une réforme profonde est indispensable”, conclut Abdelcouanab Yacoubi. En attendant, la diaspora algérienne devra se contenter de ces ajustements minimaux, loin des attentes placées dans cette loi de finances. Pour le député, tant que le dossier ne sera pas traité comme une priorité politique, les “fausses-bonnes nouvelles” continueront de s'accumuler.

 

Amine B.  


 
 
 

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