La marche du 14 juin 2001 : Une révolte née d’une tragédie
- cfda47
- 14 juin
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Le 14 juin 2001, la Kabylie a été le théâtre d’une mobilisation historique, marquant l’apogée du Printemps noir. Tout commence le 18 avril 2001, lorsque le jeune lycéen, Massinissa Guermah, est abattu dans une brigade de gendarmerie. Ce drame déclenche une vague d’indignation qui se transforme rapidement en un soulèvement populaire contre les abus des forces de l’ordre et pour la reconnaissance des droits culturels berbères. Ce 14 juin 2001, près de deux millions de manifestants ont convergé vers Alger.
Cette révolte, déclenchée par l’indignation suscitée par l’assassinat du jeune Massinissa Guermah, abattu dans une brigade de gendarmerie, s’est rapidement transformée en une contestation généralisée contre les violences des forces de l’ordre et pour la reconnaissance des droits culturels berbères. Portée par les Arouch (assemblées citoyennes), la marche du 14 juin visait à interpeller les autorités en leur soumettant une plateforme de revendications, incluant la vérité sur les assassinats, le retrait des forces de sécurité et la constitutionnalisation du Tamazight.
Face à cette mobilisation massive, la réponse des autorités est immédiate et violente: arrestations massives, violences policières, et une véritable chasse aux Kabyles dans les rues d’Alger.
Une répression brutale
Le Printemps noir de 2001 en Kabylie a été marqué par une répression violente, entraînant un lourd bilan humain. Selon les estimations, au moins 130 personnes ont perdu la vie, tandis que plus de 10 000 ont été blessées. Plusieurs milliers d’arrestations ont également été recensées au cours des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre.
Malgré cette brutalité, le mouvement reste un symbole fort de la lutte pour les droits démocratiques et identitaires en Algérie.
La marche du 14 juin : un tournant historique
Face à la montée des tensions, les Arouch (assemblées citoyennes) organisent une marche massive vers Alger. Leur objectif, remettre au gouvernement une plateforme de revendications, exigeant notamment :
La vérité sur les assassinats et la fin de l’impunité
Le retrait des forces de sécurité de Kabylie
La reconnaissance du Tamazight comme langue officielle
Un héritage toujours vivant
Vingt-quatre ans après, le Printemps noir continue d’influencer les revendications politiques et culturelles en Kabylie. La reconnaissance du Tamazight comme langue nationale en 2002, puis officielle en 2016, est l’un des acquis majeurs de cette mobilisation. Pourtant, les tensions entre les autorités et les militants berbères restent vives, et la mémoire du 14 juin 2001 demeure un rappel puissant des luttes passées et des défis à venir.
Ce soulèvement, né de la contestation contre les abus policiers et pour la reconnaissance de l’identité berbère, reste l’un des épisodes les plus marquants de l’histoire contemporaine de l’Algérie.
Nadia B



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